SotDH T3 - CHAPITRE 2 : PARTIE 3

Pièce manquante (3)

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Traduction : Calumi
Correction : Raitei
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— Que dirais-tu de commencer ?

Devant lui se tenait enfin Akitsu Somegorou, l’homme qu’il recherchait depuis si longtemps, mais il n’y avait pas de place pour les mots. Dans les yeux de Somegorou brillait une hostilité sans équivoque.

— Allez, esprits canins !

À cette brève injonction, les trois chiens noirs s’élancèrent. Puisqu’il s’agissait d’un onmyôji, ces créatures devaient être ses esprits familiers.

Jinya savait qu’il ne fallait jamais sous-estimer un chien. Chasser en meute était dans leur nature, et un groupe suffisamment nombreux pouvait menacer la vie d’un homme. Ces esprits-là ne prenaient pas l’apparence de chiens pour rien : ils agissaient véritablement comme une meute. L’un passa derrière Jinya, un autre resta en retrait, juste hors de portée, tandis que le troisième attaqua de face, une coordination sans faille.

Mais Jinya n’allait pas se laisser vaincre par de simples chiens. Leur vitesse et leur cohésion ne représentaient rien pour lui. Il s’accroupit et s’élança depuis son pied droit. Sa lame décrivit un large arc, non pas pour trancher, mais pour disperser l’esprit qui fonçait sur lui. Sa tête fut réduite en lambeaux, et la créature se dissipa sans même un râle d’agonie.

— Eh bien, tu t’débrouilles pas trop mal.

Malgré la perte de son familier, Somegorou affichait un sourire amusé.

Jinya se demanda d’où lui venait une telle assurance, mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir longtemps. Les volutes d’ombre noire laissées par l’esprit abattu se rassemblèrent pour reformer son corps. Dix secondes à peine s’étaient écoulées qu’il était déjà reconstitué. Il bondit à nouveau vers la gorge de Jinya, ce dernier n’eut même pas le temps d’être surpris.

— Mais il en faudra plus pour v’nir à bout de mes esprits canins, vois-tu, dit Somegorou.

Jinya esquiva l’esprit qui se jetait sur lui, puis le trancha net. Les deux autres montrèrent les crocs. Tandis qu’il luttait contre eux, le premier se reforma une fois encore. Le cycle se répéta ainsi pendant un moment, et Jinya observa minutieusement chaque détail. Il nota leur vitesse, leur coordination, leur capacité à se régénérer. Somegorou n’avait pas vanté leurs mérites à la légère. Ces esprits canins étaient des adversaires redoutables, leur régénération les rendait particulièrement pénibles. Mais peut-être pouvait-il éviter de les affronter trop longtemps… et s’en prendre directement à leur maître.

Invisibilité. Il effaça sa silhouette à l’aide d’un pouvoir qu’il avait autrefois dévoré et s’approcha silencieusement.

— Oh, c’est donc ça, ton pouvoir ? lança l’homme en jetant un simple regard.

Il comprit aussitôt que Jinya utilisait un pouvoir de démon supérieur, preuve qu’il s’y connaissait en matière de démons. Et pour être parvenu à acquérir un tel savoir sans en mourir, il devait être sacrément fort.

— Désolé, l’ami, mais j’ne vais pas t’laisser t’éclipser aussi facilement.

Comme s’il avait été averti, les esprits canins se ruèrent exactement à l’endroit où se trouvait Jinya. Ils grognèrent et visèrent ses points vitaux de leurs griffes et crocs. Il para les attaques avec son sabre et se replia d’un bond.

— Ah, tu ne savais pas ? Les chiens ont un sacré flair… et l’ouïe fine.

L’invisibilité permettait de dissimuler silhouette et présence, mais non le bruit. Les chiens percevaient les sons bien mieux que les humains. L’aptitude de Jinya à se dissimuler était inutile ici.

Il annula l’invisibilité et affronta les esprits de front. Il les frappait, les tranchait encore et encore… mais ils se reformaient chaque fois, exactement comme au début. La situation tournait à son désavantage. À ce rythme, il finirait lentement usé jusqu’à la mort. Il devait trouver un moyen de se tirer de cette impasse.

— Ah ah… Dommage que ton pouvoir ait été inutile contre moi.

— En effet. Mais je n’ai pas encore épuisé toutes mes cartes.

— Hmm ?

Il devait d’abord réduire la distance. Le pouvoir du mari ne servait à rien ici… alors autant essayer celui de l’épouse.

Fulgurance. Il fit un pas apparemment anodin, puis, l’instant d’après, disparut à une vitesse que l’œil humain ne pouvait suivre. Il se faufila aisément entre les esprits et se retrouva à portée de Somegorou.

— Hein ? fit ce dernier, encore figé par l’incompréhension.

Jinya devait encore interroger cet homme, donc il ne pouvait pas le tuer. Mais puisqu’il avait tenté de l’abattre, lui infliger quelques douleurs serait parfaitement justifié. Il planta fermement ses deux pieds au sol, tua net son élan, et, au lieu d’employer son sabre, le frappa au torse du poing, sans pivoter le buste, se retenant autant qu’il le pouvait.

— Q-quoi… ?

L’étonnement envahit le visage de Somegorou. Il n’eut pas le temps de rappeler ses esprits. Il tenta un geste de protection, mais il était trop tard. Le poing fusa et l’envoya valser. Il roula au sol sur une distance d’environ trois ken, faisant soulever un nuage de poussière. Il n’était pas mort… mais il n’allait pas se relever de sitôt.

Jinya s’approcha, décidé à le neutraliser tant qu’il en avait l’occasion… mais il s’immobilisa avant d’arriver trop près.

— Aïe, ouch…

Il y était allé doucement, et pourtant son coup avait porté. Mais l’homme se redressa, presque indemne, se plaignant à peine, avec une expression parfaitement sereine. Jinya fronça les sourcils. Cet homme avait l’apparence d’un humain, mais sa résistance, elle, n’avait rien d’humain.

Cependant, Jinya n’était pas le seul à remarquer quelque chose d’étrange. Les démons supérieurs ne possédaient généralement qu’un seul pouvoir, et pourtant, Jinya venait d’en utiliser deux. Somegorou lui lança un regard plein de soupçons.

— Hé, mais pourquoi tu en as deux… hein ?!

Ignorant sa question, Jinya abattit son sabre. Pris de court, Somegorou esquiva de justesse. Jinya s’y attendait et poursuivit aussitôt ses assauts sans relâche. Il connaissait à présent la résistance de son adversaire : s’il retenait légèrement ses coups, il pouvait probablement le frapper du plat de la lame sans le tuer.

— A-attends, j’ai dit attends ! s’écria l’homme.

Mais qui aurait stoppé son élan en pleine domination ? Jinya continua à frapper, non pour le toucher, mais pour acculer lentement son adversaire dans un coin sans issue. Il attaqua une fois, et l’homme esquiva. Une deuxième fois, et Somegorou recula d’un bond. À la troisième frappe, sa lame effleura sa cible, qui trébucha.

Jinya en était certain : le prochain coup mettrait fin au combat. Il s’avança, leva légèrement la lame, visant l’épaule. Même en frappant du dos de la lame, il y mit une force non négligeable. Avec l’homme déséquilibré, il n’y aurait aucun moyen d’esquiver. L’air siffla lorsque le sabre fendit l’espace en diagonale. Mais la lame traversa le corps de l’homme sans rencontrer la moindre résistance.

— Désolé, mais je ne suis pas là, dit l’homme avec un sourire en coin.

Le contour de son corps vacilla comme une brume.

— Tu n’as jamais vu de clone ?

Jinya n’avait frappé qu’une simple illusion. Lorsqu’il comprit enfin, il tenta de bondir en arrière, mais un coup le frappa dans le dos.

— Gah !

Il avait baissé sa garde. Les esprits canins l’entouraient à présent, et c’était lui qui se retrouvait déséquilibré. Alors qu’il essayait de se redresser, l’un des chiens le percuta en plein ventre. Il tenta de pivoter sur une jambe, mais des griffes lui lacérèrent la cuisse. Il voulut lever son sabre, mais une mâchoire se referma sur son épaule. Une grande douleur parcourut son corps, la situation venait de basculer du tout au tout.

— J’en ai… pas fini ! lança-t-il en tranchant l’un des esprits d’un coup horizontal.

Mais les deux autres ne lui laissèrent aucun répit. Somegorou ne laissa pas passer l’ouverture que Jinya venait d’offrir.

— Désolé, mais c’est fini.

Une paire de crocs se planta dans le cou de Jinya, le faisant s’effondrer sur le dos, les yeux tournés vers le ciel. Sans relâche, les chiens s’acharnèrent sur lui, arrachant sa chair comme des bêtes sauvages dévorant une carcasse.

— Pas mal, mes esprits canins, hein ? …Ah, c’est vrai, j’imagine que tu ne m’entends plus.

Jinya avait mal jugé la force de son adversaire, et il en payait le prix. Lui qui vivait dans la seule quête de puissance gisait désormais à terre, vaincu sans effort. Pitoyable.

— Adieu, déclara Somegorou alors que les attaques de ses esprits devenaient plus molles.

Sûr de sa victoire, il tourna le dos à Jinya. Pour cet exorciste, Jinya n’était qu’un démon de plus dans la longue liste de ceux qu’il avait abattus. Ce n’était pas de la vanité, mais une assurance née de l’expérience. Aussi fut-il surpris d’entendre que Jinya pouvait encore parler.

— C’est… vrai. Vos esprits canins sont forts.

— …Comment tu fais pour être encore en vie ?

Somegorou se retourna et se figea aussitôt. Réaction compréhensible : le démon qu’il croyait mort s’était relevé. Pire encore, ses précieux esprits canins avaient disparu. Son sourire forcé se déforma, trahi par un début de panique.

Jinya ignora la réaction de l’homme et évalua calmement la situation. Il était blessé, mais encore en état de se battre. Son bras gauche répondait.

— Ils sont impressionnants, vraiment, dit-il. Vos esprits canins, je veux dire. Ils sont dignes d’un démon supérieur.

Ce n’était pas un compliment vide de sens. Les familiers de Somegorou étaient bel et bien au-delà du domaine humain. Et c’était justement pour cela que Jinya pouvait faire ce qu’il allait faire.

— Allez, esprits canins.

Il leva le bras gauche, et des ombres noires s’élevèrent lentement du sol. Elles prirent peu à peu la forme de trois chiens.

— C’est de la triche, grogna Somegorou.

Ses familiers n’avaient pas été détruits, ils lui avaient été volés. Il le comprit d’instinct. Mais cette prise de conscience ne pouvait plus rien y changer : les trois molosses noirs s’élançaient déjà vers lui. Il avait peut-être excellé dans leur manipulation, mais il n’était pas taillé pour le combat physique. Trop occupé à esquiver les attaques, il fut rapidement acculé.

— Hé, attends, minute… !

— Pas question.

Jinya réduisit lentement la distance. Il n’avait pas besoin d’un grand coup, il suffisait de l’empêcher de fuir. Un des esprits canins gronda et lança un coup de patte. Somegorou esquiva de justesse, mais perdit l’équilibre et s’effondra au sol. Il était encerclé : les chiens prêts à bondir à sa gorge, et un démon qui le visait de sa lame. Il n’y avait plus d’échappatoire. Le décor était enfin planté.

— Parlons, dit Jinya.

Il devait encore régler la situation avec Natsu, d’une manière ou d’une autre.

— Hein ? T’vas pas me tuer ? répliqua Somegorou, incrédule.

— J’ai des réponses à obtenir. Parlez, et je vous épargnerai.

— Et si je balance rien ?

— Alors je vous dévorerai et prendrai votre mémoire.

Assimilation permettait à Jinya d’absorber les souvenirs. Il préférait éviter de tuer, mais la vie de Natsu comptait bien plus à ses yeux que celle de Somegorou.

— Hmph, c’est comme ça ? Bon, d’accord, je vais répondre à tes questions. J’ai pas trop l’choix, vu comment j’suis acculé.

— Ça reste à voir. J’ai l’impression que vous n’avez pas encore abattu toutes vos cartes.

Jinya ne crut pas un instant que l’homme était à court de ressources. Il avait certes volé les esprits canins, mais il n’avait encore rien fait contre la résistance anormale de Somegorou, ni contre ses clones. De plus, celui-ci continuait de parler avec assurance. Il était raisonnable de penser qu’il avait encore un ou deux atouts en réserve.

— Tu parles, lança Somegorou. T’en as gardé sous le coude, toi aussi, non ?

En effet, Jinya n’avait pas frappé de toutes ses forces. Il ne s’était même pas transformé. Peut-être était-ce pour cela que Somegorou lui-même avait retenu ses coups, et s’était laissé acculer : il avait compris que Jinya ne cherchait pas à le tuer. Il était un adversaire particulièrement agaçant.

— Je répondrai à toutes tes questions, mais tu peux éloigner ces trucs-là ? Ils sont pas franchement rassurants.

Le corps de Somegorou se relâcha. Il ne semblait pas vouloir fuir. Jinya s’exécuta et fit disparaître les esprits canins. Somegorou éclata de rire, tout sourire.

— Ah ah ah ! Tu l’as vraiment fait ? T’es un peu trop naïf, non ?

— Je ne pensais pas que vous tenteriez quoi que ce soit.

— Bien vu. Mais avec quelqu’un d’autre, tu n’aurais peut-être pas eu autant de chance. Bon, attends un peu avant de poser tes questions. Faut que je récupère mes esprits. Pas la peine de rester sur tes gardes, j’ai pas l’intention de filer.

Somegorou s’éloigna vers l’endroit où Jinya s’était effondré un peu plus tôt et ramassa quelques objets à terre.

— Faut leur offrir un vrai départ, à ces p’tites choses.

— Ce sont… des hariko ?

— Gagné.

Dans les mains de Somegorou se trouvaient de petites figurines en papier mâché, en forme de chiens. Les chiens donnaient naissance à plusieurs petits à la fois et étaient considérés comme des symboles de fertilité. On pensait aussi qu’ils repoussaient les mauvais esprits. Ces poupées étaient donc offertes aux femmes enceintes et aux enfants comme talismans de protection et de bonne santé.

— Tu connais les tsukumogami[1], ces objets devenus esprits ?

Jinya répondit par le silence. Somegorou caressa doucement les hariko brisés, puis laissa échapper un soupir mêlé d’agacement et de tendresse. Comme s’il récitait un passage appris par cœur, il dit :

— Lorsqu’un objet atteint les cent ans, il gagne une âme et devient un esprit. Les objets aussi portent des émotions. Ils ressentent la joie d’être aimés, la tristesse d’être oubliés.

Ses épaules s’affaissèrent. Son sourire forcé avait disparu, remplacé par un regard attendri, semblable à celui d’un père envers ses enfants.

— Les émotions sont une force. De la même manière que les émotions négatives peuvent se manifester sous forme de démons, les sentiments des choses peuvent, eux aussi, prendre forme.

Alors c’était ça, les esprits canins. Qu’elles soient positives ou non, les émotions détenaient un pouvoir. Les chiens noirs d’avant étaient la matérialisation de l’âme des poupées hariko.

— Autrement dit, vous êtes capable de transformer les émotions contenues dans les objets en esprits ? demanda Jinya.

— Exact. Je n’utilise pas des familiers comme un onmyôji le ferait, mais des esprits d’objets. J’suis un invocateur d’artefacts, si tu veux.

Un invocateur d’artefacts, disait-il. Le monde était vraiment rempli de gens étranges. Et ce, même en mettant de côté le fait que lui-même était un démon. Jinya émit un murmure, un brin impressionné.

— Vous avez dit être « le troisième du nom ». Venez-vous d’une lignée d’exorcistes ?

— Pas par le sang. Nagumo de l’Épée Démoniaque et Kukami du Magatama m’ont transmis certaines techniques, mais Akitsu est une école à part entière.

Somegorou rangea les figurines hariko brisées, et son sourire figé reparut aussitôt sur son visage.

— Le premier Akitsu Somegorou n’était qu’un simple artisan. Le problème, c’est qu’il était bien trop doué. Tout ce qu’il fabriquait finissait par abriter une âme, et c’est pas une exagération. Un jour, il a mis au point une méthode pour transformer ses créations en esprits d’objets qu’il pouvait manipuler à sa guise. Lorsqu’il a pris sa r’traite, son disciple a hérité du nom de Somegorou. Et plus tard, moi aussi. Ce que je veux dire, c’est qu’Akitsu Somegorou est le nom d’un artisan, pas d’une lignée d’exorcistes.

— Je vois. Cela explique bien des choses, répondit Jinya.

L’homme chassait les démons, mais ne semblait pas particulièrement dérangé à l’idée de parler avec l’un d’eux. Il plaçait probablement son identité d’artisan avant celle d’exorciste. Il n’attaquerait pas un démon qui ne lui voulait aucun mal. Il s’en était seulement pris à Jinya parce qu’il avait entendu dire qu’il le cherchait, et en avait tiré des conclusions hâtives.

— Je suis rien de plus qu’un artisan capable de chasser les esprits quand il le faut. Héhé, on s’est un peu égarés, non ? Bon, désolé, comment tu t’appelles ?

— Jinya.

— Entendu. Alors, qu’est-ce que tu brûles de me demander, Jinya ?

Ils avaient mis un certain temps à en arriver là, mais ils y étaient enfin. Jinya rengaina son sabre et demanda :

— Vous vous souvenez avoir donné une barrette à une jeune fille, hier ?

— Une barrette ? Ah… je ne l’ai pas vendue, à proprement parler. Je l’ai plutôt offerte.

— Je vois. Eh bien, dès qu’elle l’a mise, elle a commencé à se comporter comme une tout autre personne. Vous pouvez m’expliquer ce qu’est vraiment cette barrette ?

Jinya resta impassible, mais une émotion vive passa dans ses yeux, qui virèrent au rouge. Il le fixait d’un regard perçant, comme pour le prévenir qu’il ne tolérerait aucun mensonge. Mais Somegorou ne sembla pas inquiet.

— Hmm, vraiment ? Elle devrait être tout à fait ordinaire, pourtant…

Il fallait avoir du cran pour répondre ainsi, alors qu’une lame était braquée sur soi. Après quelques hésitations, il fixa la poitrine de Jinya et afficha un large sourire.

— Oh, je vois ce qui se passe. Laisse-moi m’occuper de cette fille pour toi, d’accord ? Allez, range donc ton arme, tu vas finir par m’crever un œil avec ça.

— …Puis-je vous faire confiance ?

— Bah, c’est pas à moi d’en décider. J’pourrais mentir, comme je pourrais dire la vérité. Mais si tu ne me fais pas confiance, on n’ira nulle part.

Jinya fit claquer sa langue, agacé. Il n’avait vraiment pas d’autre choix que de lui accorder un minimum sa confiance, mais que ce soit l’autre qui le lui rappelle l’irritait au plus haut point.

Il était d ’une intelligence aussi fine qu’exaspérante, pensa-t-il avec un soupir.

 

[1] Tsukumogami (付喪神, « esprit de 99 ans ») est un type d’esprit présent dans le folklore japonais. Ce sont des obake.  Selon le Tsukumogami-emaki, les tsukumogami proviennent d’objets ou d’artéfacts qui ont fêté leur 100e anniversaire et qui prennent vie.

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