Les 2nde passent à l’attaque
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Traduction : Colonel Raclette
Correction : Raitei, Nova
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Nous étions au sixième jour de l’examen. Nous commençâmes par nous diriger vers le sud, vers notre première zone désignée de la journée, B6, où j’obtins la prime du premier arrivé. Ensuite, notre deuxième zone désignée fut A5, non loin de nous mais malheureusement je ne pus obtenir que le point d’arrivée. Juste après 13 heures apparut la troisième zone, désignée au hasard en C3.
Il y avait différentes façons d’y arriver. La première consistait à couper directement à travers les montagnes escarpées de la zone B4. Ce n’était certes pas évident car en regardant la carte, cette route nécessitait de faire un peu d’escalade. Une alternative un peu plus sûre consistait à se déplacer un peu plus à l’est de l’endroit où nous nous trouvions avant de passer par le col de la zone C4. Et enfin, il y avait l’option du grand détour autour de la chaîne de montagnes vers la zone D5 et de traverser vers le nord à partir de là, le long de la rivière.
Moi — Je suppose que la plupart des autres groupes vont passer par C4 ou faire un détour par le bas et contourner.
Nanase — Je le pense aussi.
Si nous parvenions à grimper A4 et B4, nous avions alors de très bonnes chances d’obtenir le bonus de première place.
Moi — Je sais que tu n’es pas au meilleur de ta forme mais on va devoir prendre le risque.
Nanase — Tu comptes passer par A4 et B4, n’est-ce pas Senpai ?
Nanase avait en quelque sorte réussi à me suivre jusqu’à présent, mais il était impossible de dire si elle allait y arriver cette fois. Cependant elle avait déjà pris sa décision, choisissant de me suivre sans une once d’hésitation. Peu après, elle se retrouva face à son plus grand obstacle.
Jusqu’à présent, nous n’avions eu à franchir que quelques montées et pentes un petit peu raides, mais le défi qui se présentait maintenant était au niveau d’une falaise abrupte.
Quel que soit le côté, la falaise s’étendait à perte de vue. Prendre un détour n’était plus une option maintenant que nous étions arrivés là, si on voulait arriver à temps. C’était soit l’escalade ou soit faire demi-tour et prendre un autre chemin au risque d’arriver en retard.
Nanase — Je… Je peux le faire !
En la regardant s’en convaincre, j’avais décidé de la laisser y aller en premier pour voir comment elle allait se débrouiller. Elle avait sorti un ruban de son sac à dos, attachant ses longs cheveux pour faciliter l’ascension.
Nanase — Ah… !
Au moment même où elle commença à grimper, elle fit une erreur avec son pied sur la roche et dégringola vers le sol.
Nanase — Oww, ça fait mal…
Elle se frotta doucement le postérieur tout en se relevant. Heureusement, elle n’était pas à une hauteur élevée au moment de la chute. Si elle avait été deux mètres plus haut, ça n’aurait pas été la même histoire. La falaise faisait près de dix mètres de haut et, en toute honnêteté, elle ne semblait pas si difficile à escalader. Cela étant dit, c’était probablement un défi pour Nanase de l’escalader d’elle-même.
Moi — Je suppose que c’est la fin.
En réalité, cet obstacle était plus difficile pour elle que je ne le pensais. Elle avait bien réussi à me suivre ces six derniers jours, mais il semblait que j’allais devoir continuer seul à partir d’ici.
Nanase — J-Je peux le faire !
Moi — Même si tu peux le faire, ça ne sert à rien si tu dois utiliser toute ton énergie juste pour arriver au sommet. La raison pour laquelle nous escaladons la montagne comme ça est pour gagner du temps. Tout le monde ne va pas finir par faire un détour, alors chaque seconde compte.
En fait, rester inutilement debout et parler de cela était déjà une perte de temps massive, quelque chose que Nanase comprenait probablement aussi.
Moi — J’y vais maintenant. À toi de voir si tu veux toujours insister pour escalader, mais tu es la seule responsable de ce qui arrivera.
Elle avait l’air manifestement frustrée, mais je lui avais simplement tourné le dos, plaçant ma main sur son épaule. La connaissant, j’étais persuadé qu’elle prendrait une décision calme et rationnelle, et je n’avais donc pas l’intention de me retourner pour voir ce qu’elle allait faire. Contrairement à ce que je pensais, cependant, je sentis sa présence se rapprocher de moi par derrière, regardant par-dessus mon épaule.
Moi — Qu’est-ce que tu fais ?
Nanase — Je t’en prie… ne t’occupes pas de moi. J’ai fait le choix de te suivre de mon plein gré, Ayanokōji-senpai…!
Disant cela, elle tendit sans crainte la main et s’empara de nouveau de la falaise…Mais, à cause des traces persistantes de fatigue qui tourmentaient encore son corps, elle ne parvenait pas à mettre assez de force dans sa prise. Ses bras commencèrent à trembler alors qu’elle s’accrochait à la paroi de la falaise.
Moi — Si tu ne fais pas attention, tu pourrais finir par subir des conséquences encore pires qu’un retrait à l’examen.
Je l’avertis une fois de plus, mais elle semblait toujours décidée à me poursuivre. Qu’est-ce qui la poussait à aller si loin pour m’accompagner ? Si elle essayait de me ralentir en étant une gêne, alors d’une certaine manière, elle réussissait. En prenant soin de garder un pied sûr sur la falaise, je redescendis à peu près à mi-chemin et lui tendis la main. Prenant appui sur un rocher, je commençai à remonter la falaise.
Nanase — Je, je ne peux pas faire ça. Senpai. J’ai promis de ne pas te gêner… Alors, je t’en prie, va, et ne t’inquiète pas pour moi.
Moi — Si j’y allais et que tu finissais blessée, ça me laisserait un goût amer. Si tu étais en bas et que tu me suppliais de t’aider, ça aurait été une autre histoire mais c’est moi qui prends la décision alors ne t’inquiète pas.
Nanase — Mais… !
Moi — N’est-ce pas une perte de temps que de continuer à discuter ?
Après avoir attiré l’attention sur ce point pour la deuxième fois, sa main fut forcée de coopérer. Elle ne pouvait rien dire de plus.
Nanase — …D’accord.
Bien que légèrement frustrée, elle prit ma main. C’était une chose qu’elle ne soit pas au mieux de sa forme physique, mais même si elle l’était, la question restait de savoir si elle était capable de grimper.
Nanase — Senpai… As-tu peut-être déjà fait de l’escalade ?
Moi — Non, c’est la première fois que je fais quelque chose comme ça.
L’examen exigeait d’être touche à tout dans toutes sortes de choses jamais essayées auparavant. Tendre la main pour l’aider de cette façon n’était probablement pas la bonne approche non plus, étant donné les divers risques qui pouvaient en découler.
Nanase — Je vois.
Guidant ses mains, tout en lui montrant les endroits auxquels elle devait s’accrocher, nous réussîmes finalement à escalader la falaise tant bien que mal. Cependant, nous n’avions pas encore franchi la ligne d’arrivée.
Ayant passé plus de dix minutes à simplement escalader sans un moment de répit, je me remis en route. Maintenant que je l’avais aidée à trouver le chemin vers le sommet, elle allait pouvoir prendre son temps pour redescendre d’elle-même.
Elle avait d’abord été un peu à la traîne, mais sa détermination resta inchangée et elle me rattrapa rapidement. Alors qu’on continuait à avancer, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle ressemblait étrangement à un chien fidèle qui poursuivait son maître.
Peu de temps après, nous arrivâmes en C3. Nous avions perdu pas mal de temps mais nous étions les premiers. Le bonus de prime de rapidité était nôtre.
Nanase — M-merci mon Dieu…
Même si elle n’avait pas obtenu le bonus de deuxième place pour ses efforts, Nanase poussa un soupir de soulagement. Il nous restait un peu de temps avant que la prochaine zone à atteindre ne soit annoncée, alors je m’étais dit que je pouvais lui tenir compagnie et me reposer un peu.
Tout comme lorsque nous étions au sommet de la montagne, la légère brise qui passait de temps en temps était assez rafraîchissante.
Moi — C’était plutôt calme ces derniers jours, mais il y a pas mal de vent aujourd’hui, hein ?
Le temps avait été constamment clair et ensoleillé jusqu’à présent, mais d’épais nuages commençaient à envahir l’horizon.
Moi — Ça a dû être surprenant de se retrouver subitement jetée dans une île déserte juste après être entrée au lycée.
Nanase — Bien entendu. C’est vraiment une école incroyable.
Nanase laissa apparaître un sourire timide, mais forcé.
Nanase — Senpai, ça te plaît ? Cet établissement ?
Moi — Je suppose. Il y a certainement eu une poignée de problèmes à gérer, mais je ne trouve pas la vie désagréable ici.
Pour la plupart des gens, l’établissement semblait avoir une routine mais c’était loin d’être le cas. Ainsi, je profitais simplement de mon séjour ici, satisfait des subtils changements quotidiens et constants et que ce campus apportait dans ma vie.
Moi — Même si l’on a l’impression que l’obtention du diplôme est encore loin, la cérémonie arrivera en un clin d’œil. Du coup je pense qu’il est mieux de passer son temps sans aucun regret.
Nanase — Le diplôme…
Moi — Quelque chose ne va pas ?
Nanase — O-oh, non. Ce n’est rien.
Il y avait quelque chose chez Nanase, un certain air dans sa façon d’agir, qui semblait complètement différent de la Nanase à laquelle je m’étais habitué ces derniers jours.
C’était à peu près identique au sentiment qu’elle dégageait lors de ses tous premiers pas ici.
1
À 21h, le sixième jour de l’examen, plusieurs représentants des classes de 2nde s’étaient donné rendez-vous en F9. Il s’agissait de Takahashi Osamu (classe A), Yagami Takuya (classe B), Utomiya Riku et Tsubaki Sakurako (classe C) et Hôsen Kazuomi (classe D). Il était normalement difficile pour un groupe d’élèves aussi diversifié de se réunir en un seul endroit étant donné les routes disparates sur leurs tablettes.
Ainsi, ils décidèrent d’une heure et d’un lieu pour la réunion avant même que l’examen ne commence officiellement. De plus, puisque l’endroit choisi était sur la plage, un feu de joie servit de signal pour la réunion.
Bien qu’elle n’avait rien fait de notable jusqu’à présent, la personne étant à l’origine de ce regroupement n’était autre que Tsubaki. L’heure de la réunion était déjà passée, mais Hôsen n’était toujours pas là.
Utomiya — Tsubaki-san, Hôsen-kun n’est toujours pas arrivé.
Tsubaki — C’est pas le genre à se présenter à l’heure. Peut-être qu’il ne viendra pas.
Le groupe décida d’attendre un peu plus longtemps pour voir s’il allait se montrer, mais peu de temps après, Takahashi leva la main avec le bras pressé contre son abdomen.
Takahashi — Désolé les gars… J’ai un peu mal au ventre alors je dois partir. Ça… Ça peut prendre un moment !
Sur ce, il se précipita vers la forêt. Alors que le groupe regardait Takahashi prendre congé, les yeux de Yagami restèrent fixés sur Tsubaki.
Yagami — C’est certainement plus pratique pour nous tous si tout le monde est présent avant de commencer, mais…
Yagami traîna en longueur, apparemment perdu dans ses pensées, mais il reprit là où il s’était arrêté quelques instants après seulement.
Yagami — Hôsen-kun n’est pas encore là mais on peut faire sans lui.
Tsubaki qui fixait en silence le feu de joie, se retourna et regarda Yagami.
Tsubaki — Quoi… ?
Yagami — Je me disais que ce serait bien si tu nous parlais de ton plan.
Tsubaki — Qu’est-ce que tu veux dire ?
Yagami — Tu manigances quelque chose d’énorme toi, hein ? Sinon, tu n’aurais pas proposé cette grande réunion alors que la dernière partie de l’examen est sur le point de commencer. Impossible que tu veuilles simplement qu’on te montre un rapport de notre progression.
Tsubaki ne dit rien, préférant simplement garder son regard fixé sur Yagami.
Yagami — Ton OAA est inférieur à la moyenne mais d’après ce que j’ai pu voir jusqu’à maintenant dans nos divers affrontements, il t’est arrivé de faire un coup décisif de temps à autre. Qui plus est…
Tsubaki — Qui plus est ?
Yagami — Ta classe n’a rien fait en apparence pour l’expulsion d’Ayanokôji-senpai. Je soupçonne que ça cache des choses en coulisse à ce sujet et que le contrôle de la classe C par Utomiya n’est qu’une façade. C’est toi qui tire les ficelles n’est-ce pas ?
Tsubaki — Hmmm. Tu dis des choses intéressantes, Yagami. Donc, la raison pour laquelle tu as soutenu ma proposition d’organiser tout ça, est parce que tu savais que je manigançais quelque chose ?
Lorsque Tsubaki essaya de mettre en place ce projet pour la première fois, les représentants de chaque classe n’avaient pas voulu coopérer. Après tout, il n’y avait aucune chance qu’ils soient prêts à écouter une élève aussi peu digne d’intérêt qu’elle. C’est grâce à la crédibilité de Yagami qu’ils se tenaient tous là aujourd’hui.
Yagami — Depuis le tout début, j’ai toujours pensé que les 2nde se devaient de coopérer. Quand bien même tu nous aurais appelés pour ne rien dire de juteux, il serait tout de même utile que nous fassions un point sur la situation Tsubaki-san.
Tsubaki — Yagami-kun, et si je te disais quelque chose d’intéressant ?
Yagami — Quelque chose d’intéressant ? Comme c’est curieux…
Tsubaki — Mais après avoir entendu ça… je pourrai rien te garantir.
Yagami — Ça doit être quelque chose de vraiment captivant, alors.
Yagami se sentit légèrement inquiet, mais il garda son calme et attendit que Tsubaki parle.
Tsubaki — Yagami-kun, tu viens de dire qu’Utomiya-kun et moi avons comploté dans l’ombre pour essayer de faire dégager Ayanokôji-senpai de l’école, c’est ça ?
Yagami — Oui. On pourrait être amenés à penser que Hôsen-kun et Amasawa-san étaient les seuls à prendre part au challenge lors du dernier exam mais vous étiez tous les deux dans le coup je pense.
Tsubaki — Une récompense de 20 millions de points privés, juste pour faire expulser un senpai… N’importe qui trouverait ça attrayant, non ?
Yagami — C’est peut-être vrai pour les autres, mais pas pour moi.
En entendant le refus catégorique de Yagami, Tsubaki plissa les yeux.
Tsubaki — Pas pour toi ? Désolée, mais j’ai du mal à le croire. Tu te donnes un air inoffensif, mais tu cherches pas à expulser Ayanokôji-senpai aussi ? Tu pourrais même en être encore plus obsédé que Hôsen-kun et Amasawa-san.
Yagami — Et qu’est-ce qui te fais penser ça ? Je n’ai encore rien fait jusqu’à présent.
Tsubaki — C’est le genre de chose que je peux dire juste en te regardant. Sache que mes yeux ne me trompent que rarement.
À ce moment-là, le sourire de Yagami, bien que toujours présent, devint sensiblement plus tendu
Tsubaki — C’est difficile à concevoir vu que tu joues au gentil garçon mais j’imagine que ton plan était de commencer par faire semblant d’être un allié pour pouvoir te rapprocher lentement de lui et le poignarder dans le dos. J’ai tort ?
Tsubaki fixa Yagami avec des yeux semblant scruter les profondeurs de son être, lui faisant inconsciemment détourner le regard. S’il avait toujours eu l’intuition que Tsubaki n’était pas une élève ordinaire, la façon dont son regard s’enfonçait pratiquement dans son crâne le faisait paraître encore plus extrême qu’il ne l’avait anticipé.
Yagami — Toi…
Tsubaki — Eh bien peu importe, on y reviendra plus tard. Pour en revenir au sujet, la situation a l’air plutôt sale, non ?
Yagami — Sale ?
Tsubaki — Apparemment, Nanase-san colle Ayanokôji-senpai depuis un moment maintenant. J’ai entendu dire qu’il lui avait même donné la permission de le suivre aussi. J’ai essayé de le vérifier avec la fonction de recherche GPS, juste pour m’en assurer, et je suis sûre qu’ils sont tous les deux en C3 en ce moment.
Yagami — Je vois. Donc tu veux dire que Hôsen-kun cherche déjà à faire son prochain coup ?
Tsubaki — Je dis juste qu’il ne faut pas attendre plus longtemps avant d’agir. Si Hôsen-kun fait expulser Ayanokôji-senpai, ce sera la fin pour nous. Du coup j’ai besoin de savoir quel plan tu avais prévu juste pour m’inspirer tu vois.
Yagami — Je t’ai déjà dit que je n’ai pas…
Tsubaki se pencha plus près de Yagami, ses yeux débordant de conviction.
Tsubaki — Si tu ne coopères pas maintenant, tu pourrais finir par le payer cher plus tard.
Yagami — Payer cher… ?
Tsubaki — Eh bien, comme, quelqu’un d’important pour toi qui se retrouvera en danger ou un truc du genre ?
Yagami — T-tu ne vas quand même pas faire quelque chose à Kushida-senpai !?
En entendant le nom de Kushida, un mince sourire émergea finalement sur le visage habituellement inexpressif de Tsubaki. Elle savait que Yagami et Kushida étaient liés depuis longtemps maintenant. De plus, elle savait qu’il se passait quelque chose entre eux qu’il cherchait à cacher.
Tsubaki — Ah, c’est quoi cette histoire de Kushida-senpai ? Dis-nous.
Yagami — N-non, c’est rien. Désolé mais je ne peux rien dire d…
Les mots de Yagami furent coupés lorsqu’Utomiya arriva soudainement par derrière et le retint avec force avec une prise Full Nelson[1]. Il résista pour essayer de se libérer, mais il n’avait pas la force nécessaire pour se dégager.
Yagami — Q…Qu’est-ce que tu fais, Utomiya-kun… ?
Utomiya — Désolé Yagami. J’ai rien contre toi, mais c’est comme ça.
Avec cela, il était clair que les soupçons de Yagami sur la véritable implication de Tsubaki en 1ère C étaient corrects depuis le début.
Yagami — Je considère chaque élève de seconde comme un camarade ! Arrêtons tout ce cirque !
Tsubaki — Soit t’avoues et tu dis ce que tu sais, soit tu te fais retirer de l’exam ici et maintenant. Ce sont tes seules options.
Comme ils étaient tous les trois les seuls présents, il n’y avait personne vers qui Yagami pouvait se tourner pour demander de l’aide.
Tsubaki — Yagami-kun, je comprends que tu penses que Kushida-senpai est la clé pour faire expulser Ayanokôji-senpai, mais pourquoi donc ? Comment comptes-tu l’utiliser exactement ?
Yagami — Je ne peux rien dire…
Devant son refus, Utomiya resserra encore sa prise sur les bras de Yagami.
Tsubaki — Si tu ne peux pas le dire, alors ça veut dire que tu prépares vraiment quelque chose. Pas envie d’en finir avec tout ça ?
Yagami — Je…Kushida-senpai est juste…
N’entendant toujours pas la réponse qu’ils souhaitaient, Utomiya relâcha momentanément sa prise et entreprit d’enrouler son bras autour du cou de Yagami à la place. Yagami commença à s’étouffer en cherchant de l’air alors qu’il était coincé dans une clé de tête.
Tsubaki — Tu approches de ta limite, Yagami-kun. Si tu n’avoues pas maintenant, je pense qu’on aura juste à l’entendre de la bouche de Kushida-senpai… directement.
Ce n’était pas juste une menace en l’air. Au contraire, il était évident que Tsubaki allait la mettre à exécution. Le fait qu’elle utilise Utomiya comme un moyen de réaliser des actes violents et d’intimidation en était la preuve.
Tsubaki — Je vais te le demander une dernière fois. Avoue !
Face à l’absence d’autre option réelle, Yagami céda.
Yagami — …Je comprends. Je vais tout vous dire.
Les yeux rivés au sol, Yagami commença à parler du passé de Kushida Kikyô et des connaissances d’Ayanokôji Kiyotaka en la matière. Peu de temps après qu’il eut terminé, Takahashi était revenu de l’intérieur de la forêt.
Ils attendirent un certain temps après mais Hôsen ne se montra finalement pas.
[1] Le Full Nelson est une technique de contrôle utilisée en lutte ou au catch qui consiste à faire glisser ses deux bras sous les aisselles de son adversaire puis à joindre ses deux mains derrière la nuque de ce dernier et à presser dessus.