Histoires courtes vol.3
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Traduction : Nova
Correction : Raitei
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Mots de l’auteur
Bonjour, bonjour à tous. C’est Kinugasa, le plus grand fan au monde d’Ume Chazuke[1], avec du thé vert dedans bien sûr !
Tout d’abord, veuillez noter que c’est la première fois que l’examen spécial s’étend sur plus d’un volume. Je voulais aussi écrire sur les autres élèves dispersés sur l’île, mais avant de m’en rendre compte, j’avais déjà atteint la limite de pages. Je commence vraiment à sentir les limites de ce qu’un seul volume peut permettre.
Quand j’ai commencé à écrire, je me disais : « Ce n’est pas grave si je dépasse de quelques pages la limite, non ? Où est le problème ? » Malgré cet optimisme, la plupart du temps, j’ai du mal à tout faire rentrer. Pourquoi ne peuvent-ils pas faire une exception pour Classroom of the Elite et me laisser écrire plus de 500 pages par… Non non, j’arrête. Je finirais probablement par me blesser inutilement. Une augmentation de 50 pages à la place ce serait déjà pas mal !
Très bien, très bien. Désolé pour ce blabla, mais je n’ai pris qu’une page pour la postface cette fois.
Honnêtement, je pense que nous serions parfaitement mieux sans postface. Y a-t-il vraiment quelqu’un qui meurt d’envie de lire ça de toute façon ? Je me le demande tout le temps, car pour le lecteur, ça doit vraiment être ennuyeux pour lui si la page suivante après avoir terminé l’histoire est la postface sans aucune page blanche pour espacer. (Cela dit, il n’y a tout simplement pas assez de pages, donc on ne peut rien y faire).
Bien que la fin de l’année 2020 soit pour bientôt, je vais continuer à travailler dur pour terminer l’année ! À la prochaine !
Une brève séparation (Horikita)
Moi — Eh bien, il est temps pour moi d’y aller.
J’ai dit à Ayanokôji-kun que j’allais prendre congé, tout en ajustant mon chapeau qui me protégeait du soleil. Il semblerait qu’il allait rester dans la zone de départ puisqu’il venait me voir partir. Il fallait que je sois performante, car j’allais me retrouver seule durant ces deux prochaines semaines. On pouvait aussi dire la même chose pour Ayanokôji-kun, mais je n’avais probablement pas besoin de m’inquiéter pour lui.
…Pas besoin de s’inquiéter, hein ?
Sans même m’en rendre compte, j’avais choisi de penser ça. Dès que j’avais entendu les règles de cet examen spécial, j’avais immédiatement réalisé à quel point il allait être difficile de se battre seul. Pour lui, cependant, il n’y avait pas de raisons de s’inquiéter. Je jetai un rapide coup d’œil dans sa direction et je le vis me regarder toujours avec une expression légèrement perplexe sur le visage.
Obtenir la note maximale à ce test de maths, gérer avec un tel brio le cas Hôsen… J’avais réalisé à ce moment-là qu’il était beaucoup plus fort qu’il ne le laissait paraître. Enfin, ce n’était plutôt qu’une confirmation dans la mesure où je l’ai côtoyé pendant toute une année plus que quiconque.
Il ne paniquait jamais peu importe la situation et il trouvait toujours la bonne méthode pour s’en sortir. … Il avait évidemment des défauts. Il ne pouvait pas atteindre certains objectifs sans révéler une partie de ses véritables capacités. Sans compter qu’il n’était pas particulièrement doué pour la communication non plus. Mais il protégeait ses faiblesses en utilisant les autres.
J’avais arrêté de regarder en arrière et fis un grand pas en avant. Un nouveau sentiment se développait… Ce n’était pas de la jalousie ni de l’admiration. Je voulais devenir quelqu’un qui puisse être à ses côtés. Enfin…probablement.
Mais son style était fondamentalement différent du mien. Même si j’essayais de l’imiter, ça ne servirait à rien. Je voulais devenir quelqu’un qui puisse couvrir ses arrières, un partenaire sur lequel il pouvait compter.
Enfin… Ça ne me ressemblerait pas…
J’avais en quelque sorte fini par arriver à cette conclusion.
La priorité est de se battre avec mes meilleures armes.
En effet, la bataille sur cette île déserte n’allait en aucun cas être facile.
Un moment agréable (Sakayanagi)
Le 5e jour de l’examen spécial approchait à grands pas. Mais les seuls qui sentirent le temps passer vite étaient les élèves pleins d’énergie ou ceux qui, comme moi, étaient restés dans la zone de l’embarcadère.
Le stress physique et mental allait jouer, quelles que soient les classes. Tant qu’ils continuaient à lutter de manière répétée dans cet environnement difficile, de vilaines blessures allaient certainement voir le jour.
Je le comprenais bien en observant les gens qui entraient et sortaient du port depuis la plage où je me trouvais.
Oh, mais que vois-je ?
Je remarquai que quelqu’un venait dans ma direction pour mon bon plaisir. Sans montrer aucun signe de fatigue, il se rapprocha de moi furtivement comme à son habitude.
Moi — Bien le bonjour, Ayanokôji-kun. Il semble que la chaleur va être au rendez-vous aujourd’hui, n’est-ce pas ?
Ayanokôji — Comment vas-tu, Sakayanagi ?
Il était vraiment fidèle à lui-même. Il y a beaucoup de gens qui faisaient preuve de ce genre de calme, mais pour lui, ces quelques jours de vie passés sur cette île ne signifient rien.
Moi — Bien, je suppose. Ichinose-san et Shibata-kun font de leur
mieux pour moi, alors je ne peux vraiment pas en demander plus.
Il n’était pas nécessaire de le dire, mais si je pouvais me déplacer librement, je les aurais volontiers accompagnés…
Ayanokôji — Je suis curieux de savoir si ton groupe est éligible pour les bonus de rapidité.
C’était une question concernant mon statut qui faisait office d’exception puisque j’étais à moitié en retrait de l’examen. Ce n’était sûrement pas la seule raison pour laquelle il était venu me voir. C’était l’apéritif avant le plat principal en somme.
Moi — L’école a gracieusement décidé de faire une exception pour
mon groupe. Après tout, ce n’est pas de ma faute si je ne peux pas me mouvoir comme je le veux.
Grâce à cela, Ichinose-san et Shibata-kun était en mesure de recevoir les primes d’arrivée. Même si leur groupe n’était pas dans le top, il s’en sortait plutôt correctement.
Moi — Puis-je te demander ce qui t’amène ici aujourd’hui ?
Ayanokôji — Il y avait plusieurs raisons, mais la première ne s’est pas déroulée comme prévu.
Il répondit en regardant la mer et la tâche en cours.
Ayanokôji — Malheureusement, la dernière place a été prise par Kôenji.
C’est regrettable. J’aurais utilisé mes jumelles pour observer si sa participation avait été retenue. Les performances de Kôenji étaient extraordinaires, mais même en laissant de côté mes sentiments personnels, j’aurais quand même aimé voir Ayanokôji-kun recevoir les honneurs à la place.
Moi — Il était en quatrième position ce matin encore, et pourtant
maintenant il est déjà monté à la deuxième place du classement. C’est un vrai prodige, tu ne trouves pas ?
Ayanokôji — Je suis du même avis.
Le talent de Kôenji-kun est illimité et Ayanokôji-kun en ressentait certainement le poids directement sur sa peau.
Le fait que Nanase-san ne soit pas avec lui maintenant signifiait qu’il y avait une place vide du côté des filles.
Moi — Il devrait y avoir environ une demi-heure avant que la tâche ne soit terminée et que Nanase-san ne revienne, alors tu es le bienvenu si tu veux te joindre à moi. Je dois dire que l’ombre ici rafraîchit à merveille.
Ce n’était pas un endroit approprié pour recevoir des invités, mais je ne pouvais pas le laisser au soleil.
Ayanokôji — Comment es-tu au courant pour Nanase ?
Moi — Parce que je reçois des mises à jour régulières sur les différents événements de l’île.
Le groupe principal possédait un émetteur-récepteur que j’utilisais pour les contacter. Pour quelqu’un qui ne pouvait pas bouger ses jambes convenablement, c’était un outil nécessaire pour traiter l’information.
Ayanokôji — Es-tu sûr que ça ira ? Je suis un ennemi après tout.
Moi — Fufu, ne fais pas le timide, je te prie.
Ayanokôji-kun ne faisait pas partie du top 10 pour le moment. Il pouvait toujours être inclus dans un plus grand groupe plus tard et devenir un adversaire coriace. S’il restait seul, cela allait être difficile de se hisser en haut du classement, mais impossible de jauger son niveau de fatigue.
Être proche de lui comme ça en tout cas rendait les choses bien agréables. C’était en effet presque impossible de trouver du temps pour être seul avec lui sur le campus. Ici, il n’y avait pas besoin de se préoccuper des autres, pas besoin de trop penser.
Dommage qu’il ne semblait pas partager ce sentiment alors que mon cœur ne faisait que s’emballer en pensant à la conversation que nous allions avoir…
Je finis toujours par souhaiter que ça puisse durer éternellement…
Ne serait-ce qu’un instant de plus.
Insondable (Nanase)
Les données montrent que les hommes ont une meilleure endurance que les femmes. Ceci étant dit, à ma connaissance, il n’y avait pas une si grande différence entre Ayanokôji-senpai et moi. Cette conviction découlait de la confiance et de la conviction acquises par l’entraînement depuis toute petite. Mais je compris maintenant clairement que c’était bien trop naïf de ma part.
Ayanokôji-senpai n’a montré aucun signe de fatigue ces derniers jours. Il est toujours à environ 50-60% et franchit tous les obstacles comme si de rien n’était. Il me dépassait avec aise, escaladant les hautes falaises avec facilité.
Si ça continuait, je n’arriverais pas à le suivre. Je devais éviter de tomber trop en arrière, quoi qu’il arrive. Craignant que tout s’arrête, je pris ma décision avec fermeté.
Ayanokôji — Qu’est-ce que tu fais ?
Moi — Je t’en prie… ne t’occupes pas de moi. J’ai fait le choix de te suivre de mon plein gré, Ayanokôji-senpai…!
Si j’arrêtais de grimper et que je tombais ici, cela signifierait que je ne pourrais pas aller plus loin. Je tendis le bras avec ferveur et m’agrippai à la surface rocheuse. Alors que mon esprit débordait de volonté, mes mains m’indiquaient être à la limite.
Ayanokôji — Si tu ne fais pas attention, tu pourrais finir par subir des conséquences encore pires qu’un retrait à l’examen.
Que je sois écartée de l’examen ou non n’était pas si important pour moi. Il s’agissait de savoir si je pouvais le rattraper ou pas. Tout dépendait de ça. Je m’étais focalisé sur mes bras et mes jambes quand soudain, il revint vers moi.
Ayanokôji — Attrape !
Voyant que j’étais désespérée, il me tendit la main.
Moi — Je, je ne peux pas faire ça. Senpai. J’ai promis de ne pas te gêner… Alors, je t’en prie, va, et ne t’inquiète pas pour moi.
Même si grimper ici était si dangereux, il était descendu jusqu’à moi sans s’inquiéter. Il est toujours imperturbable et il y a tant de choses que je ne sais pas à son sujet. Cette personne n’était clairement pas normale et ce depuis mes observations lors du combat contre Hôsen.
Ayanokôji — Si j’y allais et que tu finissais blessée, ça me laisserait un goût amer. Si tu étais en bas et que tu me suppliais de t’aider, ça aurait été une autre histoire, mais c’est moi qui prends la décision alors ne t’inquiète pas.
Moi — Mais… !
Ayanokôji — N’est-ce pas une perte de temps que de continuer à discuter ?
Je n’avais plus aucune échappatoire. Plus je résistais, plus je réalisais à quel point je lui faisais perdre son temps précieux.
Moi — …D’accord.
Je ne pus cacher ma frustration en prenant sa main.
Moi — Senpai… As-tu peut-être déjà fait de l’escalade ?
Ayanokôji — Non, c’est la première fois que je fais quelque chose comme ça.
Moi — Je vois.
Il me souleva avec mon lourd sac à dos. Cette personne possédait vraiment des capacités insondables après tout. Je me demandais même si j’avais vraiment mes chances dans un combat face à lui. Non…Ce n’est pas ce qui était important. Je dois le vaincre. Je dois faire sortir cette personne !
C’est la raison de ma venue dans ce lycée…
C’est le seul objectif que j’ai.
Son dos (Nanase)
Je m’allongeais sur le sable, face contre terre, en prenant la position requise, et j’attendais. C’était le dernier duel pour l’épreuve des drapeaux de plage. Mon adversaire était Tokunaga-senpai, une terminale. Son timing pour les 2 dernières confrontations était parfait.
Je pensais avoir l’avantage avec la puissance de mon coup de pied dans le sable pour le départ, mais tout raté de ma part était fatal. Ce qui veut dire que tant que je ne ratais pas ce coup et que je n’étais pas ralentie, j’avais mes chances.
Le bruit du pistolet résonna dans toute la plage. Au moment même où le son parvint à mes oreilles, je me levai en me retournant. À peu près au même moment, je la vis prendre une position similaire à la mienne et fus convaincue de ma victoire. Prenant une petite avance dès le début, je me lançai à corps perdu dans la course.
Ayanokôji-senpai regardait également le duel non loin de là. Bien que trop montrer mes capacités ici ne jouait pas en ma faveur, je ne pouvais pas me retenir. Je m’étais donné à fond par rapport aux deux autres membres de mon groupe. En effet, j’avais l’impression que je devais leur montrer toute l’étendue de ma force à tout moment. Avant de m’en rendre compte, le drapeau fut juste devant moi et je tendis la main pour le prendre.
Moi — Fuu…
Soulagé d’avoir obtenu la victoire dans ce dernier round, j’inspirai et expirai pour me calmer.
Tokunaga — Quelle terrifiante seconde tu fais. J’ai perdu.
Tokunaga-senpai, qui arriva peu après me tendit une poignée de main.
Moi — Merci beaucoup, Tokunaga-senpai.
Tokunaga — Tu savais pour moi ?
Moi — J’avais regardé l’OAA pour savoir à quel point je devais me méfier des terminale lors de la préparation de cet examen spécial.
J’ai réussi à gagner, car je savais qu’elle était athlétique et je n’avais pas baissé ma garde. Je partis avec Tokunaga-senpai pour retirer le sable avant de recevoir del’eau minérale en récompense de ma participation.
Ayanokôji — C’était une victoire écrasante.
Tout en étant rafraîchie par l’eau froide, Ayanokôji-senpai m’appella.
Moi — Merci beaucoup. J’ai réussi à m’en sortir.
Il pensait à quelque chose en me regardant fixement. J’essayais de ne pas me laisser perturber et de l’ignorer, mais il continua à me fixer. Je commençais en quelque sorte à me sentir un peu ennuyée par cela ou plutôt disons que ça me perturbait. Je portais un maillot de bain, c’était donc logique.
Moi — U-uhm, Ayanokôji-senpai ?
Ayanokôji — Oui ?
Moi — Te voir me fixer de si près comme ça, c’est… Eh bien, c’est un peu déstabilisant, tu sais… ?
Je dis cela instinctivement. Je n’avais jamais exposé autant des parties de mon corps à quelqu’un avant, donc…
Ayanokôji — Ah… Ouais. Désolé.
Il s’excusa et regarda ailleurs, mais je n’arrivais toujours pas à me détendre. Je regardai aussi ailleurs dans l’espoir de me calmer. Il faut dire que je passais beaucoup de temps seul avec lui alors que nous étions de sexe opposé. Disons-le, c’est un peu malsain.
Oh, non non…Je ne devais pas penser à ce genre de chose maintenant. Ayanokôji-senpai semblait parler avec Kiriyama-senpai alors il fallait que j’en profite pour me changer.
Je décidai d’aller mettre aux oubliettes ces sentiments inattendus qui avaient surgi en moi.
[1] Plat traditionnel au Japon. C’est une soupe de riz aux prunes japonaises marinées.
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