CLASSROOM Y2 V12,5 : CHAPITRE 3

Le trône vacant

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Traduction : Raitei
Correction : Raitei
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Les vacances de printemps avaient commencé et plusieurs jours s’étaient déjà écoulés. L’examen spécial de fin d’année semblait bien lointain, et de nombreux élèves, toutes années et classes confondues, devaient probablement en profiter. Cependant, il était évident que certaines classes ne pouvaient pas se le permettre. Celle d’Ichinose par exemple, qui avait été vaincue par Horikita, et celle de Sakayanagi, battue par Ryuuen.

Il ne leur restait qu’un an alors c’était le moment ou jamais de se préparer durant ces vacances, au risque de sombrer. La classe de Sakayanagi faisait face à un problème particulièrement important : ils venaient tout juste d’apprendre que leur leader allait quitter l’école. Maintenant que tout le monde le savait, il était nécessaire de rassembler des personnes pour comprendre la situation de la Classe A. Ces personnes étaient Morishita et Yamamura, mais…

L’heure du rendez-vous avait été fixée à 10h du matin, près du dortoir. Autrement dit, précisément là où je me trouvais. Cependant, même cinq minutes après l’heure convenue, puis dix minutes, les personnes que j’attendais n’étaient toujours pas arrivées. Puisque j’avais envoyé un message juste après 8h du matin par précaution, et qu’il avait bien été lu, il était peu probable qu’elles aient oublié. Il était également improbable que les deux se soient rendormis en même temps. Après avoir attendu cinq minutes de plus sans aucun signe d’elles, je décidai d’appeler Morishita, mais aucune réponse.

Moi — Peut-être devrais-je essayer d’appeler Yamamura alors.

Je ne voulais pas imposer trop de stress mental à la très timide Yamamura, mais je n’avais pas le choix. Un peu désolé, je passai l’appel et…

Yamamura — Ah, euh, désolée, je suis en retard.

Lorsqu’elle décrocha, elle s’exprima sans attendre.

Yamamura — Eh, raccrocher…? Mais… on est déjà en retard…

Elle semblait paniquée. Ses paroles étaient hachées et difficiles à comprendre.

Moi — Est-ce que Morishita est avec toi, par hasard ?

Yamamura — O…oui. Euh, viens derrière le dortoir, ah, arrête de toucher mon téléph—

Après une conversation un peu confuse, l’appel se coupa soudainement.

Moi — …Que se passe-t-il ?

Je ne comprenais pas très bien, mais elle avait mentionné « derrière le dortoir ». Heureusement, j’avais une piste, alors je décidai de m’y rendre. C’était à 2-3 minutes de là.

1

Je me rendis à l’arrière du dortoir, comme Yamamura l’avait mentionné. Sans avoir besoin de chercher minutieusement, je la trouvai rapidement paniquée. Et, pour une raison obscure, Morishita était là, accroupie. Pendant le camp d’entraînement, elle avait touché un grand arbre en affirmant qu’elle entendait la voix de la forêt, faisant des choses absolument mystérieuses. Mais ce fut un mensonge pour se moquer de moi. Alors, peut-être que c’était encore le cas.

Mais comme Morishita n’était pas une élève ordinaire, il était possible qu’elle soit sérieuse. Je n’avais pas d’autre choix que de lui parler directement pour en avoir le cœur net. Alors que je m’approchais, Yamamura semblait essayer de me parler, ses lèvres bougeant, mais aucun son n’en sortait.

Moi — Qu’est-ce que vous faites ici ?

Quand je posai la question, Morishita se retourna et me lança un regard incroyablement intense.

Morishita — Chut, tu es trop bruyant. S’il te plaît, sois silencieux. Je suis en train d’observer des insectes.

Moi — …Tu fais quoi ?

Je demandai à nouveau, cette fois d’une voix suffisamment basse pour ne pas la contrarier.

Morishita — Je te l’ai dit, j’observe des insectes. Serais-tu devenu sourd pendant le court laps de temps où nous ne nous sommes pas vus ? Peut-être que toi, Ayanokôji Kiyotaka, tu es…

Juste après que mon nom fut prononcé, une remarque que je ne pouvais pas répéter fut lancée dans ma direction. Il valait donc mieux garder les détails pour moi et Yamamura, qui me faisait signe de rester silencieux.

Moi — Ce n’est pas que je n’ai pas entendu… C’est juste que je n’ai pas compris…

Yamamura s’excusa silencieusement en inclinant la tête à plusieurs reprises. Elle s’excusait pour son retard, non, pour ne pas avoir pu respecter le rendez-vous. C’était clairement la faute de Morishita, alors je lui fis un geste de la main pour lui dire que ce n’était pas grave.

Pour l’instant, je décidai d’attendre que Morishita termine son petit numéro. Elle semblait totalement indifférente à notre rendez-vous, tenant une loupe à la main.

Se donner autant de mal pour ramper au sol et observer des insectes… Je pensais que c’était peut-être une blague, mais je fus contraint d’attendre au moins dix minutes supplémentaires.

Morishita — Pfiou. Bon, ça ira pour le moment.

Morishita se releva satisfaite, mais sa tenue se retrouva salie à cause de la terre.

Morishita commença à ranger sa loupe sans même se tapoter les vêtements.

Moi — Depuis combien de temps faisais-tu ça ?

Yamamura, visiblement épuisée, laissa échapper un profond soupir explicite.

Yamamura — Ça fait plus de 30 minutes…

C’était vraiment pénible d’être impliqué dans une telle situation.

Morishita — Que ce soit une heure ou deux, c’est ma liberté. Est-ce un problème ?

Moi — S’il n’y a pas de rendez-vous, ce n’est pas un problème, mais s’il y a un rendez-vous, c’est un problème, non ?

Morishita — C’est si mal dit. Tu devrais plus étudier ton japonais.

Je ne sais comment, je me retrouvai pointé du doigt comme si j’étais en faute.

Morishita —Il faut dire que j’aime bien les êtres vivants.

Moi — …Oh…?

Morishita —C’est impoli de douter. L’été dernier, j’ai acheté un kit d’observation et j’étais obsédée par l’élevage de Triops cancriformis [1]. Oui, c’étaient des journées vraiment intenses dont je me souviens bien.

Yamamura — Eh… vraiment ? C’est un peu difficile à croire…

Yamamura et moi ressentions exactement la même chose.

Morishita — Difficile à croire ? Qu’est-ce que tu veux dire par là, Yamamura Miki ? Je préférerais que seule ta présence soit faible, pas ta foi en moi aussi.

Yamamura — Uh, eh bien, ce n’est pas que je doute de toi, mais plutôt… je suis surprise…

Morishita — Une fois que tu as dit quelque chose qui peut être interprété de cette façon, les excuses sont inutiles. Très bien, si c’est ton attitude, je vais te montrer les notes que j’ai prises à l’époque.

Agacée qu’on doute d’elle, Morishita sortit son téléphone et commença à chercher quelque chose. Puis, elle tendit l’écran devant les yeux de Yamamura.

Morishita — Regarde bien.

Yamamura — C…C’est trop près, je ne vois rien. Ou plutôt, c’est trop lumineux… !

Morishita — J’ai mis la luminosité de l’écran au maximum. C’est un cache-misère improvisé.

Les intentions de Morishita étaient floues, comme toujours. Voulait-elle vraiment montrer quelque chose, ou était-ce encore une de ses étranges blagues ?

Voyant le visage presque en larmes de Yamamura, Morishita sembla montrer des signes de remords et éloigna l’écran. Ensuite, elle força à nouveau Yamamura à lire ses notes. Je n’étais pas complètement désintéressé non plus, alors je décidai de jeter un œil.

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Jour 1

Laisser reposer l’eau du robinet pendant une journée pour déchlorer a occasionné un retard non négligeable.

Jour 2

Ajouté environ trente œufs.
Les plus rapides (trois d’entre eux) ont éclos en environ six heures.
Vraiment petits.

Jour 3

Six autres ont éclos.
Leur corps étant transparent, on peut voir la poudre de chlorelle qu’ils mangent circuler dans leur corps.

Jour 4
Confirmé six individus en mouvement.
Les trois premiers à avoir éclos sont toujours en vie. Aucun cadavre trouvé.

Jour 5
Deux autres ont éclos. Inquiète qu’ils ne puissent pas manger.
Parmi les six précédents → cinq restent.

Jour 6
Les deux d’hier vont bien, les cinq autres toujours en vie.

Jour 7
Les deux d’hier → un, cinq → quatre.

Jour 8
Cinq sont vivants, mais deux d’entre eux sont clairement plus actifs, j’ai peur qu’ils mangent les autres.

Jour 9
Trois autres confirmés vivants.

Jour 10
Trouvé des mues.
Là on parle d’êtres vivants.

Jour 11
Le plus grand fait plus de 1 cm.
Trois sont vivants.

Jour 12
Pensé que l’un d’eux avait été mangé alors qu’il s’est enterré dans le sable.
Donné du concombre, peu d’intérêt, alors je l’ai mangé.

Jour 13
Donné de la carotte, peu d’intérêt, mais je n’aime pas ça, alors pas mangée.
Donné des grains de riz, peu d’intérêt, alors je les ai mangés.
Trouvé environ quatre mues.
Essayé de changer environ un tiers de l’eau.

Jour 14
Donné du pain, ils adorent ça.
1,5~2 cm maintenant, leur couleur s’assombrit et ils commencent à devenir assez effrayants.

Jour 15
Le matin, un était léthargique. J’ai eu un mauvais pressentiment.
Le soir, deux étaient morts.

Jour 16
Le dernier ne bougeait plus non plus. C’était triste.

Comme prévu, le plus grand spécimen avait survécu le plus longtemps.

Je pense que c’était une bonne idée d’utiliser de l’eau du purificateur, en veillant à éliminer le chlore pendant plus d’une demi-journée.

Peut-être que le fait de nettoyer les restes tous les jours avec une seringue a aussi aidé.

Peut-être que le changement d’eau et le pain étaient mauvais.

Peut-être que c’était une erreur de leur donner du pain sucré avec de la crème.

Peut-être que j’aurais dû m’en tenir au simple pain français.

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Le journal s’arrêtait là.

On dirait bien qu’elle avait pris soin de ses triops et les avait observés bien plus sérieusement que je ne l’aurais imaginé. En fait, il était clair qu’elle y avait mis plus de passion que je ne l’aurais cru. Cependant, je ne pouvais m’empêcher de me demander pourquoi on me montrait tout cela en détail…

Morishita — Alors, qu’en pensez-vous ? Vous n’avez pas envie, vous aussi, d’élever des crevettes ?

Moi — Eh bien… ça m’intéresse un peu pour être honnête.

Yamamura — Ça ira…

Morishita — Alors, je vais te donner le kit d’élevage, Ayanokôji Kiyotaka. J’en ai acheté deux l’année dernière, donc ça ne me dérange pas d’en céder un. Bien sûr, au prix d’origine.

Moi — Tu comptes faire payer, hein ?

Morishita — Évidemment.

Moi — Je te remercie pour l’offre, mais je vais attendre. C’est une période chargée pour moi en ce moment.

Morishita — Bon, d’accord. Mais donne-moi une réponse d’ici cet été. Si tu n’en veux pas, je les ferai éclore et les observerai moi-même.

Malgré tout, Morishita restait totalement imperturbable, fidèle à elle-même. On aurait pu s’attendre à ce qu’elle montre des signes d’incertitude comme Yamamura, mais ce n’était jamais le cas.

Morishita — C’est dommage que l’expulsion de Sakayanagi ait été décidée juste au moment où nous étions devenues amies.

Je me tournai vers Yamamura, qui semblait abattue, et lui parlai.

Yamamura — Honnêtement, je ne réalise toujours pas.

Au début, Sakayanagi l’avait simplement utilisée. Cependant, elles avaient ensuite appris à se comprendre et étaient devenues amies. Normalement, elles auraient pu passer une année scolaire en tant qu’amies.  Un abandon était certes rare, mais c’était typique de cette école.

Moi — Ce genre d’échange est inimaginable en dehors des règles de cette école.

Je dis cela pour essayer de la réconforter. Yamamura hocha doucement la tête.

Yamamura — L’atmosphère de la classe est devenue très pesante…

Je n’avais pas assisté à la chose, mais ce n’était pas difficile à imaginer.

Morishita — Eh bien, ce n’est pas surprenant. Honnêtement, à cause de ce chaos, nos chances de terminer en Classe A sont compromises.

Morishita, qui écoutait en silence jusqu’alors, intervint calmement.

Yamamura — Je n’irais pas jusque-là…

Morishita — Il faut l’admettre. Certains élèves parlent de retrouver l’ancien esprit de la classe A, mais ils n’ont pas la vue d’ensemble.

Moi — Tu ne comptes pas blâmer Sakayanagi pour avoir agi égoïstement et causé cette situation ?

Morishita — Certes, c’est un peu troublant qu’elle ait risqué son expulsion sans consulter la classe. Mais évoquer cela ne ferait que révéler à quel point nous dépendions tous d’elle.

Le fait que la Classe A ait été maintenue grâce à Sakayanagi était indéniable.

Morishita — Nous n’avons pas d’autre choix que de l’accepter.

Moi — Vous pensez à faire quoi maintenant ?

Je posai d’abord la question à Yamamura, mais elle secoua la tête, incapable de voir ce que l’avenir réservait.

Yamamura — Je ne sais pas… peut-être que l’on doit abandonner…

Morishita — C’est exact. Vu la situation, la seule option est de commencer à accumuler des points privés et d’espérer envoyer quelques élèves dans la Classe A officielle d’ici la fin de la terminale. Si les circonstances sont favorables, même des élèves comme toi pourraient être sauvés, Yamamura Miki.

Yamamura — Des élèves comme moi… Eh bien, je ne peux pas le nier…

Elle accepta en raison de sa faible estime d’elle-même, mais cela semblait tout de même lui faire un peu mal. Jusqu’à présent, la Classe A avait maintenu un nombre élevé de points de classe, donc tout le monde était probablement dans un état relativement confortable. De plus, bien qu’ils aient perdu beaucoup, il était encore possible d’accumuler des points privés à l’avenir. C’était un jugement pragmatique, mais cela restait l’une des meilleures options.

Moi — Mais il y en a toujours qui ne lâcheront pas l’objectif de classe A.

Morishita — C’est le problème. Il y a cette piètre fierté d’avoir tenu jusque-là, mais on ne peut pas rêver éternellement. Les points de classe que nous avons perdus à cause de notre défaite et du départ de Sakayanagi Arisu étaient trop importants. Nous devons le comprendre.

Moi — En parlant de ça, quelle est la pénalité qui a été occasionnée par son départ ? Les autres classes n’ont pas été informées.

Leur classe devait probablement cacher cette information afin de ne rien révéler durant les vacances. Mais en avril, nous allions être fixés.

Morishita — Il semble que cela varie selon les circonstances, mais cette fois, nous avons reçu la sanction la plus lourde, puisque Sakayanagi Arisu a agi de son propre chef. Nous avons perdu 300 points de classe.

Cela pouvait varier, mais c’était à peu près ce à quoi je m’attendais. La classe de Morishita avait désormais environ 800 points. Ils semblaient encore à peine capables de se battre, mais cette classe avait perdu son leader. Ils avaient subi des blessures plus profondes que la simple perte de points de classe.

Morishita — La probabilité de renverser la situation en un an est de…

Yamamura — est de ?

Morishita — Durururururururu…

Yamamura — Hein ?

Morishita — Pourquoi cette tête ?

Yamamura — C’est quoi ce « dururu… » ?

Morishita — C’est le bruit du calcul de l’ordinateur Ai-chan[2]. Tu ne sais même pas ça, Yamamura Miki ? Voilà pourquoi les gens autour de toi te considèrent comme quelqu’un d’asocial et de triste. Ta présence est plus transparente que du papier de soie.

Yamamura — Je… je suis vraiment décrite comme ça ?

Morishita — Du moins, c’est ce que je dirais.

Cela semblait être uniquement l’opinion personnelle de Morishita…

Morishita — En tout cas, ne m’interromps pas. Durururururururu—Don !

Elle hocha la tête comme si elle avait tiré un résultat de son calcul imaginaire.

Morishita — La probabilité d’atteindre la Classe A par nos propres moyens est d’environ 10 %.

On pouvait être surpris par un pourcentage aussi bas pour une classe qui avait dominé jusque-là. Mais en réalité, 10 % était bien optimiste. Cela montrait à quel point les chances de Morishita et de ses camarades étaient faibles.

Morishita — Toi, Yamamura Miki, le Papier extra fin, tu l’as également mentionné, mais tout le monde est en état d’alerte.

Moi — Le contraire aurait été étonnant.

Yamamura — Et…Hu-hum… Comment ça « Papier extra fin » ?

Morishita — C’est comme un surnom. Tu ne trouves pas ça cool ?

Yamamura — Hein, hein… ? Pas du tout…

Morishita — Tu veux que j’arrête ?

Yamamura — Si possible…

Yamamura semblait finalement accorder de l’importance à ce genre de choses.

Yamamura — Mais… la classe d’Ichinose-san a un nombre de points de classe similaire, mais tout le monde semble rester positif…

Morishita — Je vois. Tu veux dire que la présence ou non d’Ichinose Honami ne fait pas une grande différence. Tu craches ton venin là !

Morishita hocha la tête avec admiration et fit un signe de pouce en l’air à Yamamura. Ne voulant pas insinuer une telle chose, elle nia rapidement.

Morishita — Même si nos situations sont similaires, est-ce que nos probabilités d’aller en classe A sont les mêmes ? Soyons clairs, des alliés incompétents sont plus effrayants que des ennemis compétents. Au vu de la situation, les personnes au discours creux n’ont aucun avenir.

Le ton de Morishita était dur, et Yamamura en fut déconcertée, mais ce qu’elle disait était correct. Il fallait un leader pouvant proposer des mesures concrètes.

Yamamura — Qu’allons-nous faire alors ?

Morishita — Je pensais que mon intervention était inutile tant que Sakayanagi Arisu était aux commandes, mais…

Morishita fit une grimace comme si elle était profondément troublée.

Yamamura — Ça veut dire que tu vas diriger la classe, Morishita-san…?

Yamamura verbalisa à voix basse ce qu’elle allait peut-être dire.

Morishita — C’est impossible.

Yamamura — Impossible, hein…?

Morishita — Malheureusement diriger frontalement n’est pas mon genre. C’est pénible, mais nous devons choisir un nouveau leader pendant ces vacances. J’espérais terminer tout cela avant que Sakayanagi Arisu ne quitte l’école. Ce que je peux faire, c’est orienter la discussion vers l’accumulation de points privés.

On dirait qu’elle était prête à assumer ce rôle difficile de faire renoncer à la classe A. À ce moment-là, Morishita me lança un regard désagréable.

Morishita — Trêve de bavardages. Devons-nous entendre la raison pour laquelle tu nous as convoqués aujourd’hui ?

On aurait dit que j’étais celui qui leur avait fait perdre du temps alors que les insectes et les crevettes étaient responsables de ce fiasco.

Morishita — Tu ne comptes pas te moquer de notre situation actuelle ? Ayanokôji Kiyotaka, maintenant promu en classe A.

Moi — Je n’ai pas l’intention de me moquer. J’étais juste curieux.

Morishita — Alors va voir le traître. Je suis sûre qu’il te dira tout ce dont tu as besoin de savoir.

Yamamura — Hu…umm, Morishita-san, quel traître ?

Morishita — Mes excuses. Je me suis mal exprimée. Quoi qu’il en soit, la situation est telle que je viens de l’expliquer.

Moi — Cela semble être le cas.

Morishita était peut-être du genre à suivre son propre chemin, mais elle semblait préoccupée par la classe. Cependant, Sakayanagi ne semblait rien faire pour ses camarades actuellement perdus. La plupart de la conversation s’était avérée hors sujet. Cependant, l’objectif minimal à savoir, rassembler des informations avait été atteint. C’était amplement suffisant.


[1] Ou grand triops. C’est une espèce de « crevette têtard »

[2] Il y a un jeu de mot avec son prénom « Ai ». A.I c’est I.A en anglais pour intelligence artificielle. D’ailleurs « Ai » en japonais signifie « amour ».

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