Hyouka t3 - cHAPITRE 4
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Traduction : Raitei
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044 – ♥ 10
Il ne faut jamais dire qu’on est fatigué, car cela revient à faire peser ses responsabilités sur autrui, du moins, c’est ce qu’on m’a toujours dit. Si l’on est fatigué, il faut simplement dire qu’on a besoin de se reposer, et reprendre ce que l’on faisait une fois reposé.
C’est ce que m’avait enseigné ma chère grand-mère.
Non, je ne dois pas employer le passé. Ma grand-mère est toujours en bonne santé après tout.
Je n’ai jamais oublié ce conseil. Mais puisque je ne faisais que le murmurer pour moi-même, seule dans ma chambre, la nuit, je suppose que je pouvais me le permettre vu que j’étais un peu fatiguée en ce moment.
J’avais confié à Irisu-san le soin de nous aider à vendre des exemplaires de notre anthologie, et j’avais également obtenu du club du journal mural qu’il mentionne le club de littérature classique dans son reportage. Cela n’avait donc pas été vain. Pourtant, une fois revenue en salle de club, j’avais ressenti comme un poids pesant sur mes épaules.
Je n’étais pas du genre à me laisser aller à la paresse. Sans être particulièrement sportive, j’ai des résultats plutôt honorables en endurance. Et ces deux derniers jours, j’avais parcouru l’école de long en large, alors cela n’aurait pas dû suffire à m’épuiser.
Comment dire… Ce n’était pas le genre de fatigue que je ressentais quand je m’occupais de mes propres affaires. Ce qui m’épuisait un peu cette fois, c’était d’avoir tout pris en charge toute seule. Durant ce Festival Culturel, j’avais sollicité beaucoup de monde pour résoudre notre problème que ce soit le Comité d’organisation, le club du journal mural ou même Irisu-san.
Je m’étais beaucoup investie dans l’affaire Juumoji. J’étais curieuse, bien sûr, de savoir comment il commettait ses vols, mais je voulais aussi comprendre pourquoi. Rien qu’en y pensant, j’en perdais le repos : impossible de rester ou de tenir en place.
Pourtant, quand je respirais profondément et que je réfléchissais en tant que présidente du club de littérature classique, je ne parvenais pas à voir les autres comme de simples outils.
Et je ne pouvais pas non plus considérer mes requêtes comme des stratégies à exploiter froidement.
Je serais bien incapable d’agir avec un tel détachement.
…
Non, je ne devais pas me laisser gagner par la timidité. Oreki-san ne faisait-il pas de son mieux, lui aussi ? Nous n’avons toujours pas réussi à faire décoller les ventes de l’anthologie.
Demain encore, j’allais devoir aller solliciter de l’aide.
Je ne détestais pas cela. Je sais que c’était nécessaire. Mais…
Je suis juste un petit peu fatiguée.
045 – ♦ 10
J’avais voulu me coucher plus tôt ce soir, mais, allez savoir pourquoi, je n’y parvenais pas. J’avais donc pris un livre dans ma bibliothèque, mon autre trésor : Le Langage du Corps.
Puisque je ne pouvais pas lire Cendres au Crépuscule, que je n’ai pas avec moi, je me suis dit que je l’avais peut-être un peu trop idéalisé. Et en y repensant, Le Langage du Corps, que j’avais laissé de côté, se révéla bien plus intéressant que je ne l’imaginais une fois ouvert. Je devrais déjà être en train de dormir, et pourtant mon cerveau est maintenant en pleine effervescence.
On pourrait classer son genre comme de l’humour burlesque. Le protagoniste est un jeune homme muet, car sourd, mais qui peut transmettre ses pensées par télépathie en touchant les gens. En touchant les autres, il peut aussi lire dans leur esprit, ce qui fait de lui un fauteur de troubles malgré lui. Le récit sacrifie tout réalisme au profit d’un fil narratif résolument tourné vers l’absurde, avec des éléments aussi délirants qu’un débarquement d’extraterrestres ou une invasion de zombies.
Quelles que soient les destructions provoquées, un petit chat à l’allure humaine faisait toujours son apparition dans une case blanche, annonçant la conclusion de la scène dans la page suivante. De ce fait, le rythme était très rapide ce qui serait impensable dans une œuvre commerciale. Cela s’apparentait plus à un comic strip[1] qu’à un manga classique. Au final, j’ai posé le livre sur mon oreiller et l’ai lu jusqu’au bout, allongée dans mon futon.
À propos, ce chat, un personnage gag du type Gourdski[2], apparaissait un peu partout, dans des coins de cases, dans des postures absurdes. C’était sans doute le personnage-relais de l’auteur.
Il se tenait debout comme un humain, ne portait rien d’autre qu’une paire de grosses bottes.
Un vrai chat botté, en somme.
Même si le scénario semblait absurde, avec son lot d’incompréhensions et de malentendus, il véhiculait en réalité quelque chose de profond. Tous les personnages, y compris le héros, agissaient en suivant leur intérêt propre, toujours à la recherche de l’issue la plus favorable pour eux. Oui, c’était une bonne œuvre. Mais si je devais la proposer à Kouchi-senpai, je ne pourrais ignorer certains points faibles : une narration un peu trop décousue, beaucoup de cases sans décor, trop de croquis laissés à l’état brut, et des dialogues parfois incohérents d’une case à l’autre.
…Et donc, je ne sais toujours pas quoi lui montrer.
Seule la lampe posée à côté de mon lit restait allumée. Le reste de la bibliothèque baignait dans une obscurité vacillante.
Cendres au Crépuscule et Le Langage du Corps sont deux œuvres non commerciales que j’admire sincèrement. Bien sûr, ce ne sont pas les seuls livres dans ma chambre : j’ai aussi des œuvres commerciales, brillantes à leur manière.
Il y a vraiment beaucoup de gens capables de produire des histoires passionnantes.
Avant d’éteindre ma lampe, je sortis de mon futon pour ressortir mon propre manga du tiroir de mon bureau. Ce n’étaient que des dessins ternes, sans vie. Je n’avais vraiment pas envie de montrer ça à qui que ce soit.
Enfin, ce n’était pas que le dessin soit mauvais. Les planches étaient un peu irrégulières, mais rien de honteux. Mais après avoir lu une ou deux pages…
Je ne comprenais plus la structure des cases, ni le sens des dialogues. L’histoire ne me faisait rien ressentir. Je n’arrivais même plus à distinguer le début de la fin. Tout sonnait faux, tout semblait dissonant.
Si quelqu’un d’autre lisait ça, il n’aurait plus besoin de somnifères.
Et pourtant, je le lisais.
En relisant mon propre manga, j’avais davantage l’impression d’avoir avalé un excitant qu’un somnifère.
C’est avec un sentiment assez difficile à décrire que j’ai rangé mon manuscrit dans le tiroir.
Quelle idée, aussi, de lire ça pour m’endormir…
Pour éviter de rester éveillée toute la nuit, je décidai de prendre un vrai somnifère.
046 – ♠ 12
Après avoir économisé mon énergie pendant si longtemps, je parviens à peu près à anticiper mes propres rythmes. À force d’en accumuler trop dans la journée, je me retrouvais avec un trop-plein d’énergie inutilisée une fois la nuit tombée ce qui est très mauvais pour le sommeil. J’avais beau être allongé à cette heure avancée, je n’arrivais toujours pas à m’endormir. L’horloge avait depuis longtemps dépassé une heure, elle approchait maintenant de deux.
Et dire que je ne sais même plus quelle énergie j’ai pu stocker en si grande quantité…
Ce dont j’étais certain, c’est que je n’en avais pas dépensé. Quelle ironie : en pleine période de cette prétendue vie lycéenne rose et radieuse qu’est le Festival Culturel du lycée Kamiyama, je n’avais même pas trouvé l’occasion d’en faire usage.
En attendant que le sommeil vienne, je pensai lire un livre, mais le seul que j’avais sous la main était ce roman de poche ennuyeux. Et bien que la médiocrité d’un livre puisse parfois servir de somnifère, je finis par me tourner vers internet. Je me suis mis à chercher le site officiel du Festival Culturel du lycée Kamiyama.
Je cliquai sur le lien depuis le moteur de recherche, non sans ressentir une légère douleur à l’œil droit.
En haut de la page d’accueil s’affichait le slogan : « LE FESTIVAL KANYA EST OUVERT ! VOUS ÊTES TOUS LES BIENVENUS ». Une image illustrant une pièce de théâtre donnée dans le gymnase occupait la bannière.
En faisant défiler la page, on trouvait la liste des clubs participants chaque jour, un plan d’accès, quelques recommandations aux visiteurs… Et mes yeux s’arrêtèrent sur une section que je n’avais pas remarquée il y a deux jours : la vente par correspondance.
Il s’agissait d’un service permettant de commander tous les produits dérivés du Festival Culturel. On y retrouvait, bien sûr, divers articles proposés durant l’événement.
Parmi les objets listés figuraient : les T-shirts originaux du club de mode, l’anthologie Kodama du club de littérature, et l’anthologie Zeami du club de manga.
C’est tout ? Pour un festival aussi fourni que celui du lycée Kamiyama, je m’attendais à bien plus. Pourtant, c’était là l’intégralité de la boutique.
Cela me paraissait bien maigre pour une vitrine en ligne. En poursuivant ma lecture, je tombai sur un formulaire de commande, accompagné d’une adresse mail. L’adresse partageait le même nom de domaine que celui du lycée Kamiyama, et le nom du compte était somuiinkai[3].
Satoshi, tout de même… le Comité d’organisation aurait pu faire mieux.
D’ailleurs, je ne lui avais jamais vraiment demandé ce qu’il faisait concrètement à l’intérieur. Quant à cette adresse, ils auraient pu au moins lui donner un nom anglais. Mais bon, somuiinkai…
Cela dit, ce n’est pas si choquant pour un Japonais comme moi, tant que c’est compréhensible.
Il ne restait plus que quelques liens vers des sites externes basiques, sans grande utilité.
Bref, il est temps de dormir.
J’éteignis l’ordinateur et retournai dans ma chambre.
Quant à la manière dont j’allais trouver le sommeil… je verrais bien une fois dans mon lit.
047 – ♣ 15
J’avais décidé de sortir marcher un peu dans la nuit.
Comme je venais de prendre un bain, mon corps était particulièrement sensible à la fraîcheur du soir. En cette fin octobre, je risquais facilement d’attraper froid si je ne faisais pas attention. J’enfilai donc une veste, par précaution.
Je pouvais distinguer la nouvelle lune dans le ciel ainsi que quelques étoiles. Le temps était aussi beau aujourd’hui qu’hier. Si cela continue ainsi, demain s’annonce tout aussi radieux et c’est une excellente nouvelle. En tant que membre du Comité d’organisation, cela signifiait que les événements de demain allaient se dérouler sans encombre. En tant que membre du club de littérature classique, cela signifiait que plus de visiteurs allaient venir au lycée. Et à titre personnel, cela signifie que je pourrai participer à autant d’activités en plein air que je le souhaite. J’aurai la chance d’observer les prestations de clubs que je ne connaissais jusqu’à présent que de nom. Il serait vraiment dommage que la pluie vienne gâcher leurs efforts.
Prenons l’exemple de la prestation de Tayama-senpai, élève de première au club de magie : elle était admirable. Je savais comment fonctionnait le tour des gobelets et des boules. C’est enregistré dans ma base de données, mais je ne pourrais jamais l’exécuter aussi bien que lui. C’est pourquoi je l’avais applaudi sincèrement. Quand je dis que je ne pourrais pas l’exécuter, ce n’est pas une question de compétence : c’est simplement que je manque de confiance. Ce n’est pas parce que je souhaite connaître les secrets d’un tour que j’ai forcément envie de le reproduire.
Sur ce point, on pourrait dire que je ressemble un peu à Houtarou.
… Cela dit, même si Houtarou prétend n’avoir rien accompli de notable durant ses trois années de collège, il est loin d’être l’individu inutile qu’il prétend être.
Je marchais dans l’obscurité, sous les lampadaires entourés d’insectes ailés, au cœur d’un quartier résidentiel.
Comme je portais des baskets, je n’entendais pas mes propres pas. D’une maison voisine, on percevait les échos d’une émission de télé nocturne.
Depuis qu’il était entré au lycée Kamiyama et qu’il avait croisé la route d’un phénomène rare du nom de Chitanda Eru, Houtarou avait changé. Ou plutôt, il avait révélé sa véritable nature. Depuis lors, il avait démontré un sens de l’observation affûté, une intelligence limpide, ou peut-être devrais-je dire un instinct, des dons de déduction dont je ne le croyais pas capable. Depuis ce jour où Chitanda-san était restée seule dans la salle de géologie, j’avais été stupéfait plus d’une fois. Houtarou n’était ni fade ni inutile. Il cachait un talent remarquable, une capacité hors du commun.
On dit souvent qu’un faucon aguerri dissimule ses serres. Le jour où j’ai découvert les serres de ce faucon qu’est Houtarou… au fond de moi, est-ce que je m’étais sincèrement réjoui pour lui ?
C’était précisément pour cela que j’avais décidé de ne rien attendre de lui dans l’affaire Juumoji. Ce genre de cas ne lui convenait pas. Cette fois, ce sera à moi de découvrir la vérité.
D’ordinaire, je ne serais jamais parvenu à élucider quoi que ce soit avec ma simple base de données. Pourtant, aujourd’hui, pour pouvoir soutenir le regard de mon ami, j’avais décidé de l’imiter. Je sais à quel point cela pouvait sembler ridicule. Tout ce discours sur « la promotion du club de littérature classique », n’était qu’un prétexte.
Je le savais parfaitement.
Même un écolier serait capable d’inventer une excuse de ce genre.
Bon.
Les suspects potentiels dans l’affaire du voleur fantôme « Juumoji » sont innombrables. Comme l’a justement fait remarquer Houtarou avec sa perspicacité coutumière :« Et d’abord, tu sais combien de personnes entrent et sortent du lycée pendant le Festival ? Sans parler des mille élèves inscrits ».
Ce genre de situation était fréquente, non seulement dans les romans policiers, mais aussi dans les enquêtes réelles. Même pour un crime à petite échelle, il est nécessaire de réduire le cercle des suspects pour espérer identifier le coupable.
Sur les six milliards d’êtres humains peuplant la planète, il convient d’abord d’écarter ceux qui, de toute évidence, n’ont rien à voir avec l’affaire : en se fondant sur les déplacements ou la situation personnelle de chacun, on peut rapidement circonscrire le périmètre de l’enquête. Par exemple, si un meurtre est commis dans une villa de montagne cernée par un incendie de forêt, alors le coupable se trouve forcément à l’intérieur de la villa (sauf si un hélicoptère a décollé sans que personne ne l’entende). Si une jeune héritière est tuée dans sa résidence secondaire, le meurtrier fait forcément partie du cercle de ses invités. En suivant ce genre de raisonnement, on peut réduire les suspects à une douzaine de personnes et commencer à examiner leurs alibis.
Mais l’affaire Juumoji, elle, était différente.
Les vols n’avaient pas été perpétrés dans un huis clos. Le réfrigérateur du club a cappella était installé à l’extérieur : n’importe qui aurait pu en voler le contenu. Le club de go ne verrouillait même pas sa salle. L’association de divination était tenue par une seule personne : il suffisait d’attendre dans les toilettes proches. Le club de jardinage a été visé lorsqu’il a quitté sa salle pour un moment. Quant au club de magie, hier… on ne sait même pas quand l’objet a été dérobé. Autrement dit, tout le monde pouvait être suspect, noyé dans la mer de l’anonymat.
D’abord, je suis convaincu que le coupable est un élève de notre lycée. Il est difficile d’imaginer qu’un inconnu, extérieur à l’établissement, ait planifié et mené à bien une série d’actes pareils sur deux jours consécutifs. Mais même en restreignant le champ aux élèves de Kamiyama, cela représente encore près d’un millier de suspects. Mille ! Ce serait complètement absurde de déclarer : « Le coupable est parmi ces mille personnes ! » Même une véritable brigade d’investigation aurait bien du mal à passer les alibis d’un millier d’élèves au crible.
… Le seul cas qui sortait un peu de l’ordinaire, c’était le club de cuisine.
Si l’on en croit le président, la louche était bien présente avant le début du tournoi WILDFIRE. Cela signifierait qu’elle a été volée juste avant le lancement de l’épreuve. Puisque le coupable avait pris le temps de laisser une carte et un exemplaire du Guide du Festival, il se pourrait qu’il ait agi de l’intérieur.
Mais dans ce cas, les membres du club de cuisine auraient-ils eu intérêt à saboter un tournoi qui avait nécessité une telle préparation ? Une louche, c’est l’ustensile de base de n’importe quelle cuisine. Si nous avions opté pour un ragoût, par exemple, l’absence de louche aurait immédiatement éveillé les soupçons. Il aurait été plus prudent de viser une cible moins exposée, comme le club d’occultisme ([O]karuto ken) ou le club de cheerleading ([O]uendan).
J’avais donc décidé d’écarter cette hypothèse.
Mais comment réduire le champ des suspects parmi ces mille personnes ?
… Après tout, même les tueurs en série ou les pyromanes sont difficiles à identifier à cause de la masse des suspects. Dans la majorité des romans policiers, on attend que le coupable récidive pour établir un schéma. Je me souvenais de l’une de mes histoires préférées de Sherlock Holmes, Les Six Napoléons : personne n’avait su quoi penser lorsqu’un premier buste avait été brisé.
Oui. Il fallait attendre que les délits s’accumulent pour identifier le lien commun entre les victimes, puis s’en servir pour pousser le coupable à passer à l’acte. (Au passage, même si ce lien commun pourrait être qualifié de chaînon manquant, je réalise maintenant que la Roue de la Fortune volée pourrait aussi bien s’appeler « l’anneau manquant »[4]. Alors, qui a raison ? Pour citer Chitanda-san : Je suis vraiment curieux à ce sujet !)
Le seul travail de détective que je puisse accomplir ici, c’est d’attendre sur le lieu du prochain crime. Il n’y a que ça.
En me postant sur les lieux, le coupable pourrait commettre une erreur, ou tomber sur un imprévu. Et un seul indice suffirait à réduire drastiquement la liste des suspects.
Autrement dit : j’attendais qu’il fasse un faux pas.
Si j’avais compris plus tôt que le vol dans le club de magie avait eu lieu avant le début du spectacle et que la carte n’avait été laissée qu’après, je serais resté sur place. Ceux qui étaient restés jusqu’à la fin de la représentation dans la salle de première D n’étaient peut-être pas tous là uniquement pour le spectacle…
Dans ce cas, je devais me lever tôt demain. Être le premier au lycée Kamiyama. Je me rendrai au prochain club dans la séquence du gojûon : celui qui commençait par [KU]. Je n’étais vraiment confiant dans mes capacités d’observation, mais je trouverai forcément un indice, une trace laissée par Juumoji.
C’est étrange, cette façon dont je commence à formuler des conclusions à partir de ma seule base de données. Peut-être suis-je curieux de voir si je peux moi-même m’impressionner.
Je fis demi-tour dans les rues résidentielles baignées de clair de lune et de lumière de réverbères. En me donnant une petite claque sur les joues pour me remotiver, je me fis aboyer dessus par un chien.
[1] Un comic strip est une bande dessinée de quelques cases disposées le plus souvent de manière horizontale. Termes anglais « comic » (comique) et « strip » (bandeau).
[2] Personnage gag récurrent inspiré du Hyoutan-tsugi, une sorte de mascotte inventée par Osamu Tezuka. Il apparaît dans les marges ou les coins des cases, souvent dans des postures absurdes, sans rapport direct avec l’histoire.
[3] Signifie Comité d’organisation dans ce contexte.
[4] La Roue a une forme d’anneau. Et puis c’est un calembour phonétique car en japonais, les mots anglais link (chaînon) et ring (anneau) sont très proches à l’oral, ce qui peut impliquer une confusion.