Hyouka T2 - postface
Postface
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Traduction : Raitei
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Bonjour à tous, je suis Yonezawa Honobu. Comme je ne suis pas capable de saluer tout le monde tout en accomplissant 32 tâches en même temps, je vais faire court.
Comparé au tome précédent « Hyouka », ce volume est, disons, plus pertinent concernant le genre policier. Certaines parties de cette histoire sont basées sur des événements réels que j’ai personnellement vécus, bien que les personnages soient entièrement fictifs. Je le dis simplement au cas où l’une des personnes impliquées à l’époque achèterait ce livre.
Les amateurs de mystère l’auront sans doute compris, cette histoire est écrite en hommage au livre « Le Club des détectives » d’Anthony Berkeley[1]. Agatha Christie n’intervient pas dans cette histoire, bien que j’aie envisagé d’incorporer certains éléments de son œuvre à un moment donné. L’aspect cinématographique de l’affaire s’inspire de l’ouvrage d’Abiko Takemaru intitulé « Tantei Eiga » (Film de détective). N’hésitez pas à le lire si vous en avez l’occasion.
Les titres des chapitres de ce volume n’ont pas de signification particulière, bien que le titre du chapitre 5 soit dans un style légèrement différent des autres. Cependant, je n’ai pas trouvé de titre qui puisse créer un sentiment de surprise pour celui-là.
On peut dire en tout cas que le thème central ici est « l’agitation ».
Au fait, je pense que je vous parlerai de l’affaire des sushis au prochain tome finalement.
D’ici là, merci de m’avoir lu.
Yonezawa Honobu
[1] En anglais « The Poisoned Chocolates Case » (1929) d’Anthony Berkeley (1893-1971), auteur britannique.
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Note du traducteur
Pourquoi pas Eba?
Le sous-titre anglais « Why didn’t she ask EBA? » est un clin d’œil direct au roman d’Agatha Christie, Why Didn’t They Ask Evans? (Pourquoi pas Evans), dans lequel toute l’énigme repose sur une question jamais posée à la bonne personne. Ce choix n’est pas anodin. Il invite à réfléchir non pas à ce qu’on cherche, mais à ce qu’on omet de chercher. Non pas à ce qui est dit, mais à qui n’a pas été écouté. Ainsi, entre les silences, les choix narratifs et les absents du récit, le véritable mystère n’est peut-être pas ce qui s’est passé… mais ce qui a été ignoré. Un hommage discret mais brillant à la tradition du roman à énigme où, parfois, la clef était là depuis le début.
Le générique de Fin du Fou
Le terme エンドロール (end roll) est utilisé dans le jargon japonais du cinéma pour désigner le générique de fin. Ici, toute l’intrigue tourne autour d’un film inachevé, ce qui rend cette partie du titre clairement motivée par l’intrigue. Le mot japonais 愚者 (gusha) signifie littéralement « imbécile, fou, naïf », c’est aussi le nom exact de la carte du Fou dans le tarot (Tarot no gusha). Dans de nombreuses œuvres japonaises, y compris littéraires animées et vidéoludiques, la symbolique du tarot est souvent mobilisée. Ici, rien dans le texte du roman ne mentionne explicitement le tarot. C’est une interprétation libre de notre part. Mais :
- Le mot choisi, très littéraire (愚者 Gusha au lieu de 馬鹿 baka).
- Le ton métaphorique du titre.
- La posture d’Houtarou dans l’intrigue (enquêteur en marge, passif, puis traversé par un sursaut).