SotDH T4 - INTERLUDE : PARTIE 1
Par l’Épée (1)
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Traduction : Calumi
Correction : Raitei
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— Merci pour votre achat
Juste à côté du lycée de la rivière Modori, dans la préfecture de Hyôgo, coulait un grand cours d’eau baptisé Modori. La route menant au portail de l’école était bordée de rangées de ginkgos[1] offrant une vue particulièrement agréable sur le chemin de l’école. Mais si l’on empruntait ce même chemin dans l’autre sens, une quinzaine de minutes à pied, tout au plus, on tombait sur le Aye-Aye Mart, le konbini[2] où je travaillais depuis quelque temps déjà.
La raison pour laquelle j’avais commencé à bosser ici était toute simple. Un ancien collègue à moi travaillait dans le coin ; je lui avais rendu visite et j’étais tombé par hasard sur une affiche disant qu’ils cherchaient un gérant. Et de fil en aiguille, me voilà. Pour être franc, je n’ai jamais vraiment été du genre travailleur. Si ça ne tenait qu’à moi, je ne lèverais pas le petit doigt. Mais sans travail, on ne mange pas. Voilà pourquoi j’avais fini, un peu à contrecœur, par devenir gérant de ce Aye-Aye Mart, et que j’y passais désormais le plus clair de mes journées.
À ma surprise, le travail s’était révélé plutôt intéressant. Ce que je préférais, c’était tenir la caisse. Bien sûr, j’avais embauché des employés à temps partiel, mais j’aimais encore beaucoup le faire moi-même. On voyait passer une foule de clients très différents en caisse, et ça me fascinait.
À cause de la proximité, nous recevions un bon nombre d’enseignants et d’élèves du lycée de la rivière Modori. Les élèves, surtout, affluaient en nombre le matin pour acheter leur casse-croûte ou leur déjeuner, puis revenaient après les cours pour reprendre un en-cas. Il n’était pas exagéré de dire qu’ils faisaient partie de nos meilleurs clients.
Évidemment, tous les professeurs et les élèves ne se ressemblaient pas. Chacun avait ses préférences, et rien que de les observer, c’était déjà passionnant.
— Clopes.
Par exemple, ce professeur venait tous les matins, jetait son journal sur le comptoir et lançait d’un ton sec « Clopes », comme si j’étais censé avoir mémorisé sa marque à force de le voir passer. Mais ce genre de clients imbus d’eux-mêmes était monnaie courante, et ce n’était pas ça qui allait m’agacer.
— Tu reprends ça encore ?
— Ouais, c’est trop bon. Tu devrais goûter, toi aussi, Miyaka-chan.
— Euh… Non, ça ira.
Ensuite venaient deux lycéennes, l’une grande et l’autre minuscule au point d’avoir l’air d’une enfant. Elles étaient dans la même classe, mais semblaient être aux antipodes sur le plan de la personnalité. La plus jeune d’apparence achetait une nouveauté appelée « Tarte aux pommes garnie de crème fraîche » et quelques « Bonbons au lait onctueux ». Les tartes aux pommes venaient tout juste d’arriver en rayon, mais elles se vendaient déjà très bien auprès des clientes. Peut-être que j’aurais intérêt à creuser davantage cette piste commerciale. La grande, elle, prenait un paquet de chewing-gums mentholés énergisants. Comme quoi, toutes les filles n’aimaient pas forcément les sucreries.
— Ce sera tout.
Le client suivant était un garçon en uniforme scolaire. Il venait chaque matin acheter son déjeuner, mais ce jour-là, il avait choisi des « Mochis Katoo[3] » en portions individuelles. Ce n’était pas la première fois qu’il les prenait, mais je ne pouvais pas m’empêcher de l’interroger à chaque fois.
— …Encore ça ?
— Hein ? Je vous l’ai déjà dit, c’est mon déjeuner. On vit une époque merveilleuse, vous ne trouvez pas ? On peut manger de l’isobe mochi quand on veut.
…Celui-là, il devait avoir un grain. Quel genre de lycéen mangeait un sachet de mochi en guise de déjeuner ? Et les jours où il ne prenait pas de mochi, il achetait des trucs du genre, des soba instantanés ou du pain aux haricots rouges sucrés. Un régime d’une pauvreté affligeante… Même si, au fond, la santé de mes clients ne me regardait pas.
— Bonjour, je vais prendre ça s’il vous plaît.
Encore des lycéens, un garçon et une fille qui semblaient assez proches.
— Tu prends souvent des bentos, ces temps-ci, Natsuki.
— Mes parents sont partis en voyage, et Ha-chan ne vient pas aujourd’hui.
Nos bentos étaient en rupture presque tous les jours. Un vrai salut si j’ose le terme pour tous ceux qui ne savaient pas cuisiner, qu’ils soient étudiants ou non.
Comme on pouvait le constater, notre clientèle était des plus variées. Si un type comme moi avait réussi à garder un travail aussi longtemps, c’était sans doute parce que ces gens étaient si intéressants.
Dernièrement, je me surprenais à réfléchir à la manière dont chacun de ces clients vivait sa vie à sa façon. Les deux lycéennes qui passaient souvent, le garçon qui achetait son bento, même cet excentrique qui prenait des mochis en guise de repas… Tous avaient leurs propres inquiétudes, leurs joies, leurs buts. Peut-être ne semblaient-ils pas accorder grande importance à ce qu’ils achetaient, mais au fond, chacun avait ses raisons. C’était un peu frustrant de ne pas pouvoir sonder ces pensées, mais quelque part, j’étais heureux de pouvoir reconnaître qu’il existait d’innombrables vies autres que la mienne.
Cela dit, je n’en tirais aucune grande leçon. S’il fallait vraiment en trouver une… eh bien, disons que la vie d’un gérant de konbini avait aussi ses petits bonheurs.
— Bonjour, bienvenue !
Un autre client venait d’entrer. Je me demandais ce qu’il allait acheter.
J’affichai mon sourire commercial et repris le travail. La matinée ne faisait que commencer.
***
Première année de l’ère Genji (1864), mars.
Il était tard dans la nuit. Trois hommes avançaient d’un pas nonchalant dans les rues du quartier résidentiel des samouraï, éclairés seulement par la clarté des étoiles. Jeunes et fougueux, ils venaient tout juste de quitter une réunion.
— Ce foutu shogunat est déjà bon à enterrer ! Si les samouraïs doivent un jour se dresser, c’est maintenant ou jamais !
— Eh, baisse d’un ton. On ne sait jamais qui pourrait écouter.
Tous trois étaient des patriotes prêts à prendre les armes pour renverser le shogunat au nom de leur pays. Ils avaient rencontré maintes fois d’autres samouraïs partageant leur idéal : ouvrir les frontières, tout en rejetant la faiblesse diplomatique du régime en place. Ils n’avaient encore entrepris aucune action directe, mais leur ferveur ne faisait aucun doute. Alimentée par l’alcool, leur discussion animée se poursuivait alors qu’ils marchaient, jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent net.
— Keh, keh keh…
Aucune lune ne brillait dans le ciel, seulement une voûte constellée. Le printemps était passé, sans que l’été ne s’installe encore : une saison incertaine, à la frontière des deux. Une brise tiède souleva un nuage de poussière, et dans la pénombre, un rire étrange s’éleva.
Les trois hommes se figèrent.
— Qui va là ?! lança l’un d’eux.
Une silhouette s’avança lentement. Dans l’obscurité diffuse, ils distinguèrent un homme d’une trentaine d’années, mesurant environ cinq shaku et demi, aux épaules étroites qui trahissaient un corps frêle. Mais son cou, saillant et épais, révélait une musculature forgée par un entraînement intense. Il les fixait de ses yeux déments, une lame dégainée à la main.
Dès l’instant où ils virent cette lame, leur tension monta d’un cran.
— T’as perdu la tête ou quoi ?! s’écria l’un d’eux.
Mais à peine avait-il parlé que sa tête roula au sol.
— N’était-ce pas évident dès que vous avez vu mon sabre ? Vous êtes bien trop impurs.
— Q-quoi ?!
Ils ne l’avaient pas quitté des yeux un seul instant, et pourtant il avait franchi la distance et frappé avant même qu’ils ne puissent esquisser un geste. Tout en lui relevait de l’irréel. Et pourtant, le flot de sang qui s’étalait et la tête décapitée roulant sur la terre étaient bien réels.
Les trois hommes venaient de croiser quelque chose d’inhumain… et d’inconnu.
— Espèce de…
Ils n’eurent même pas le temps de dégainer. D’un seul coup de sabre, le deuxième fut abattu.
— Aaah…
Le troisième suivit bientôt, n’ayant le temps que de pousser un début de cri. En un instant, les cadavres furent au nombre de trois.
L’homme les contempla d’un regard vide.
— Impurs. Tous autant que vous êtes… murmura-t-il d’un ton las.
Ayant déjà perdu tout intérêt, il tourna le dos aux corps et disparut dans l’obscurité.
— Keh, keh keh…
Sous un ciel sans lune, il ne resta plus que ce rire lugubre.
***
Jinya se trouvait dans la partie intérieure du Kihee, dans la chambre à tatamis de la maison du propriétaire du restaurant et d’Ofuu. Il berçait doucement son bébé jusqu’à ce qu’elle s’endorme, puis plaça une pièce de coton sous ses petites fesses. Il glissa un mince tissu en dessous, puis replia le coton par-dessus pour le maintenir bien en place.
— Vous vous en sortez de mieux en mieux, remarqua Naotsugu, l’ami proche de Jinya depuis dix ans.
— On dirait, répondit Jinya d’un ton neutre.
Il ne cessa pas ses gestes en parlant. Son regard, d’un sérieux absolu, restait fixé sur son ouvrage, même s’il ne faisait que changer une couche. Cela l’avait bien ennuyé au début, mais il avait fini par s’y habituer. Une fois terminé, il prit dans ses bras sa chère Nomari.
— Pa…pa.
— Qu’est-ce que tu racontes, Nomari ?
À présent bien réveillée, la petite fixait son père. Il la berça doucement, ce qui la fit sourire, et lui sourit en retour.
— Tu es devenu un vrai papa, soupira Ofuu avec une certaine admiration. — Tu nous as bien pris de court, quand tu es arrivé en disant que c’était ta fille.
— Ça, c’est sûr, acquiesça Naotsugu.
Il y avait de quoi être surpris : voir un colosse de près de six shaku, taillé pour terrasser des démons, s’amuser avec un bébé.
— Je comprends. Même moi, je trouve ça bizarre qu’un type comme moi élève un enfant, dit Jinya.
Il ne leur avait rien dit sur Yuunagi. Il s’était contenté d’expliquer qu’on lui avait confié cette petite fille dans des circonstances particulières. Un jour, il raconterait à Nomari l’histoire de sa mère, de ce simulacre qu’elle avait forgé pour elle. Mais jusqu’à ce jour, l’amour d’une mère resterait un secret entre lui et lui-même.
— Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est bizarre, répondit Naotsugu.
Il connaissait bien les difficultés de la garde d’un nourrisson. Il lui était même arrivé de se mettre à genoux devant sa femme Kinu pour qu’elle lui apprenne comment s’en occuper. Il savait que Jinya prenait son rôle au sérieux, et lui donnait souvent des conseils.
— Oui… murmura Ofuu, le regard rivé sur Jinya et Nomari, comme absorbée par une pensée.
Depuis que Jinya avait commencé à élever une fille, ses relations avec Naotsugu et Ofuu avaient légèrement changé.
— Dis, Jinya-kun, tu as un moment ? lança le patron en passant la tête par l’ouverture de la chambre.
— Hm ? Oh, pardon d’emprunter ta chambre.
— T’en fais pas pour ça. En fait… y a un « client » qui demande à te voir.
— Ah ? Ce n’est pas si rare. Pas mal de gens venaient jusqu’au Kihee dans l’espoir de rencontrer le célèbre Yasha, pourfendeur de démons.
— Très bien, j’arrive.
— Merci. Et… désolé.
Jinya trouva étrange l’hésitation du propriétaire, mais cela ne l’empêcha pas de se diriger vers le restaurant, Nomari dans les bras.
— Ah, vous voilà, Jinya-dono. Veuillez excuser cette visite imprévue.
Jinya se figea dès qu’il posa les yeux sur le visiteur. Devant lui se tenait un homme dont l’allure trahissait les origines : il venait clairement d’une haute lignée samouraï. Il portait un haori de grande qualité, quoique sobre, et deux sabres pendaient à sa ceinture.
C’était Hatakeyama Yasuhide, fidèle du shogunat.
— Hatakeyama-dono…
— Cela faisait longtemps, n’est-ce pas ? Je suis heureux de voir que vous semblez en bonne santé. Cet enfant est à vous ?
Le ton détendu de Yasuhide suintait l’artifice. Rien d’étonnant à ce que le propriétaire du restaurant ait paru si troublé. Un homme de son rang n’avait aucune raison de se présenter dans un simple restaurant de soba. Sa venue ici n’avait rien de naturel.
— Que venez-vous faire ? demanda Jinya.
— Allons, il n’y a qu’une seule raison pour laquelle on chercherait à rencontrer le pourfendeur de démons qu’on appelle Yasha.
Yasuhide afficha un large sourire.
— Il y a un démon que j’aimerais vous demander d’éliminer.
— Okada Kiichi, mon meilleur subordonné. Il a beaucoup œuvré pour moi, en défendant ma cause par les armes.
Naotsugu ignorait la véritable identité de Jinya. Ce dernier ne pouvait donc pas se permettre qu’il entende sa conversation avec Yasuhide. Comme l’après-midi était déjà bien entamé, Naotsugu accepta sans broncher de sortir quand Jinya le lui demanda. Ofuu et le patron du restaurant se firent discrets également, allant se reposer dans la chambre. Il ne restait plus que Jinya et Yasuhide dans le restaurant, assis l’un en face de l’autre.
— Kiichi n’a jamais hésité à se salir les mains, que ce soit par assassinat ou autrement. Mais ces derniers temps, il nous cause des ennuis. Il ne se contente plus de tuer des étrangers ou des ennemis politiques. Il s’en est pris à nos alliés, à des rônins… et maintenant, il s’en prend aux femmes et aux enfants. Ce n’est plus qu’un meurtrier ayant sombré.
Yasuhide parlait avec éloquence. Son visage restait impassible, tel un masque de nô[4].
— Je ne peux pas le laisser continuer. Je suis prêt à tout sacrifier pour protéger la société des samouraïs. J’irais jusqu’à défier les dieux eux-mêmes s’il le fallait. Mais je ne peux pas cautionner un massacre insensé. Je doute toutefois que mes mots puissent encore l’atteindre… et rares sont ceux qui pourraient l’arrêter par la force. Voilà pourquoi je suis venu vous voir.
Il marqua une pause et fixa Jinya.
— Je ne vous demande pas de devenir mon sabre. Je veux simplement mettre un terme à tout cela avant que d’autres innocents ne meurent. Accepteriez-vous de m’aider, juste cette fois ?
Il s’inclina devant Jinya, un simple rônin.
En apparence, Yasuhide semblait sincère. Mais Jinya avait toujours senti chez lui quelque chose de louche. Il ne le détestait pas, et reconnaissait même sa fidélité à ses idéaux. Mais ils étaient fondamentalement incompatibles. Jinya ne pouvait tout simplement pas accepter qu’il traite des innocents comme de simples pions.
— …Je ne comprends pas. Qu’avez-vous à y gagner ? demanda-t-il.
— De ces meurtres ?
— Non. De tout ça. Qu’avez-vous à gagner en venant me voir ?
Yasuhide disposait d’un démon à son service, et d’une influence considérable. Il n’avait aucune raison apparente de venir jusqu’ici ni de payer Jinya pour ce travail. Il devait y avoir autre chose.
— Vous n’auriez pas pu charger cet homme qui vous accompagne d’habitude ? Tsuchiura, c’est bien cela ?
— J’ai toute confiance en lui, mais cette affaire est… disons… délicate. Et puis, c’est un ancien associé de Kiichi. Je ne peux tout de même pas lui demander de tuer l’un des siens, vous comprenez ?
La réponse posée de Yasuhide ne fit qu’attiser la méfiance de Jinya. En temps normal, on aurait agi à l’inverse : si un membre de sa propre faction devenait un problème, on aurait tout fait pour le faire disparaître sans attirer l’attention. Seul un imbécile irait révéler que ses propres rangs sont en proie à des troubles.
L’absurdité du raisonnement de Yasuhide fit froncer les sourcils à Jinya, mais l’autre ne sembla pas s’en formaliser.
— Vous êtes toujours aussi peu digne de confiance, dit Jinya.
— Oh, je suis blessé. Alors ? Allez-vous accepter cette mission ?
Jinya ne pouvait pas donner une réponse immédiate. Un meurtrier rôdait peut-être, tuant sans distinction, mais il n’allait pas se lancer à l’aveugle sans connaître tous les détails.
— Permettez-moi de vous poser une question : ce meurtrier est-il vraiment un démon ?
— Oui. Un démon mineur, doté d’une force humaine et sans aptitude particulière. Mais sa maîtrise du sabre pourrait menacer même un démon supérieur. Les méthodes habituelles risquent de ne pas suffire contre lui.
Kiichi était un démon. À ce titre, la mission entrait bel et bien dans le champ d’action habituel de Jinya. Mais apprendre qu’il ne s’agissait que d’un démon mineur, autrement dit, sans aptitude particulière, ne lui offrait aucune réelle motivation pour accepter. Le plus gros problème, en vérité, était que Jinya n’accordait aucune confiance à Yasuhide en tant qu’homme.
Alors, devait-il accepter ou non ? Il resta silencieux, perdu dans ses réflexions.
Yasuhide finit par rompre le silence en proposant une alternative.
— Je vois que vous ne pouvez pas me donner de réponse immédiate. Que diriez-vous de ceci : dans trois nuits, je ferai venir Kiichi… disons, au pont d’Edobashi. Je lui dirai qu’un adversaire à sa mesure l’y attend. Cela devrait suffire à l’appâter.
Jinya soupçonnait Yasuhide d’avoir prévu les choses ainsi dès le départ. Il parlait sans la moindre hésitation, et semblait même prendre un certain plaisir à tout cela.
— Si vous décidez d’accepter, poursuivit Yasuhide, alors venez au pont d’Edobashi ce soir-là. Sinon, ignorez tout simplement ce que je vous ai dit, et j’enverrai Tsuchiura régler l’affaire à votre place. Voilà tout ce que j’avais à vous dire.
Il se leva et quitta la pièce sans se retourner. Jinya le suivit du regard, observant ses épaules étroites et se disant que, malgré son physique frêle, il dégageait une étrange impression de force.
— Hatakeyama Yasuhide… Qu’est-ce que vous mijotez, au juste ?
— Mais rien d’autre qu’un avenir meilleur pour ce pays, et pour les samouraïs, naturellement.
Sur ces mots, Yasuhide s’en alla pour de bon.
Son pas était assuré.
Et dans cette démarche, Jinya crut percevoir cette conviction idéologique absolue qu’il aurait aimé posséder lui-même.
[1] Le ginkgo est un arbre ancien et sacré d’origine asiatique, souvent appelé « arbre aux quarante écus ».
[2] Abréviation de « Convenience Store » désignant une supérette.
[3] Probablement une marque
[4] Un masque Nô est un masque traditionnel japonais utilisé dans le théâtre Nô, un art dramatique ancien. Sculpté en bois et peint à la main, il représente différents types de personnages : dieux, démons, femmes, vieillards ou esprits.