POSTFACE
Chère personne, qui que vous soyez, c’est un plaisir de vous rencontrer. Est-ce que vous allez bien ? Me concernant, tout est comme d’habitude.
J’ai longtemps pensé au fait que j’allais probablement vivre seule. Écrire des romans était donc une sorte de suite logique. Pendant environ trois ans, je me suis rendue continuellement au sanctuaire de Jingu à Hokkaido et j’ai prié les ancêtres : « Si je peux devenir romancier, cela ne me dérange pas de ne plus jamais être aimé par quiconque à partir de maintenant ». Je voyais ça comme une forme d’échange équivalent ! D’une certaine manière, je voulais pour moi quelque chose de stable, de concret.
Je continuais donc et, les premiers jours de la troisième année, pendant Hatsumôde[1], le billet de la fortune que je tirai était un billet de « grande chance ». Le contenu était banal, mais cette fois il y avait quelque chose de différent, car je m’étais dit « Je ne sais pas pourquoi… Mais je sens que je vais recevoir un prix cette année ». Et quelques mois plus tard, je reçus un premier prix prestigieux de Kyoto Animation. « Enfin, mon âme avait été vendue ! » m’étais-je dit, l’échange équivalent avait fonctionné !
Enfin pas tout à fait. Car avec du recul, Violet Evergarden m’a apporté plusieurs formes d’amour, mine de rien. De l’œuvre elle-même jusqu’à toutes ces personnes, ces rencontres, qui m’ont aidée à mener à bien cette publication. Moi, qui pensais que je devais vivre seule et étais au-dessus de tout ça, avais énormément reçu. J’ai donc eu honte d’avoir fait un pareil pari.
Oui, j’ai été idiote.
Je me trompe souvent après tout. J’échoue et je pleure tout le temps. Je pensais que j’allais moins pleurer en grandissant, mais c’est l’inverse qui s’est produit ! La seule différence dans ma façon de pleurer actuelle par rapport à quand j’étais enfant, c’est que je peux moi-même retirer la boue de mes genoux, me relever et, avec un visage taché de larmes, recommencer à courir à toute vitesse en utilisant la souffrance comme carburant. Le fait de ne pas avoir ralenti, le fait d’avoir remarqué les gens qui veillaient sur moi pendant que je courais et de ne pas avoir oublié de leur montrer ma gratitude… Tous ces sentiments, ces émotions, ont été retranscrits dans cette œuvre.
Ce n’est pas une histoire très heureuse, car elle est à l’image de la vie. Et la vie est dure. Je ne veux pas que demain vienne. Pourtant, dans ce monde cruel, je suis ému jusqu’aux larmes chaque fois que des moments d’émerveillement se produisent. Je crois que c’est beau. Si jamais Violet Evergarden rencontrait du succès, je voudrais en écrire davantage. Alors, surtout, ne cédez pas à cette peur du lendemain, croyez en l’avenir, je vous encourage, et je le fais, car je veux aussi qu’on m’encourage, donc faisons toujours en sorte que les choses s’arrangent d’une manière ou d’une autre dans nos vies respectives !
Je souhaite à tous, et surtout à ceux qui ont pu s’identifier à ce discours, de vivre leur meilleure vie.
Cordialement.
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Akatsuki Kana
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[1] Rituel du nouvel an consistant à effectuer une première visite à un sanctuaire shinto.