Histoires courtes
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Traduction : Raitei
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Mots de l’auteur
C’est la saison chaude, hein ? C’est moi, Shogo Kinugasa. À mon sens, les gens s’éveillent parfois à divers intérêts et passe-temps. Il y a peu, j’ai commencé à cuisiner et, pour rendre mes plats encore plus délicieux, j’ai élargi mon répertoire et expérimenté sans relâche. Je me suis même laissé emporter et j’ai acheté mon propre couteau. Avant, je n’avais pas d’autres hobbies que de regarder le base-ball. J’ai été impressionné par le fait que je pouvais encore acquérir une nouvelle passion à cet âge, mais entre-temps, un autre changement s’est produit dans mes hobbies…
Pour suivre la croissance de mon enfant, j’ai dû acheter des blocs plus grands et des jouets en peluche, ce qui a inévitablement entraîné des visites plus fréquentes dans les magasins de jouets. De manière inattendue, j’ai commencé à m’intéresser au système des petits trains en jouet. Je ne connaissais rien aux trains, mais c’était étrangement amusant de les faire bouger. C’est ainsi devenu une raison pour acheter d’autres jouets. J’ai commencé à collectionner des rails pour créer des circuits originaux, j’ai fait rouler des trains en parallèle, et j’ai acheté des trains télécommandés… Je me suis également intéressé aux Mini 4WD, aux jouets Nerf et aux jeux de société… Ce n’est pas bon. Il y a trop de choses qui ont attiré mon attention.
Les jouets étaient censés être achetés uniquement pour le bien de mon enfant, mais à un moment donné, j’ai commencé à les acheter pour me faire plaisir. Mon dernier favori est un jouet appelé Bottle-man, qui lance des capsules de bouteilles. Le souvenir d’un jouet appelé B-daman dans ma jeunesse a refait surface, et j’ai commencé à les collectionner. Bien que je sois plutôt minimaliste et que je n’aie jamais eu l’habitude de collectionner, je n’aurais jamais pensé en arriver là… Mais je me demande si la raison pour laquelle je trouve B-daman beaucoup plus intéressant est parce que j’ai mûri.
Personnellement, j’ai envie d’essayer ce lego que j’admirais quand j’étais petit, mais je ne peux pas franchir le cap de peur d’être vraiment accroc si je l’achète. Que quelqu’un m’arrête !
Bon. Permettez-moi de vous parler un peu de l’état actuel de mon travail. Les vacances d’hiver se terminent enfin et à partir du prochain volume, nous entrerons dans l’arc du troisième trimestre.
Contrairement au deuxième, qui a été un peu long, je m’attends à ce que le troisième soit à peu près de la même durée que l’arc du 3e trimestre de la seconde. Peut-être même qu’il sera un peu plus court.
En cette période de canicule, faites attention aux coups de chaleur, etc.
Rencontrons-nous à nouveau lorsque le temps commencera à se rafraîchir.
Je déteste ça (Kamuro)
Ce type, Hashimoto, m’a demandé de prendre contact avec Ayanokôji. Ce matin, alors que je me tenais prête à partir à tout moment, j’ai reçu un appel. On m’a signalé qu’Ayanokôji avait été aperçu en train de quitter le dortoir. La plupart des cibles que l’on surveillait étaient spécifiées par Sakayanagi, mais Ayanokôji faisait partie de ces personnes que des élèves de notre classe surveillaient de leur propre chef.
Jusque-là, rien d’anormal. La classe A gardait toujours un œil sur un grand nombre d’élèves. Qui était lié à qui, qui s’entendait bien avec qui, etc. Même des informations inutiles étaient recueillies. C’est pourquoi il n’y avait pas beaucoup de nos éléments qui prêtaient attention à la surveillance d’Ayanokôji. D’un point de vue extérieur, il n’était qu’une des nombreuses cibles à surveiller. Ainsi, même si je désirais une information sur lui, elle ne devait pas éveiller de soupçons.
Les vacances d’hiver allaient bientôt se terminer et c’était pour le mieux, car je m’ennuyais. D’ailleurs, depuis quelques jours, Karuizawa collait pas mal Ayanokôji alors je n’avais pas réussi à entrer en contact avec lui. Je quittai rapidement le dortoir et je me dirigeai vers l’endroit indiqué par la dernière observation. Je trouvai facilement le dos de la personne que je cherchais.
Moi — Tsss
Je claquai ma langue par inadvertance pensant trouver Ayanokôji seul, mais ce n’était pas le cas. Si je faisais marche arrière maintenant alors on ne se verra que durant le 3e trimestre. Rien que l’idée que Hashimoto m’appelle par mon prénom parce que je n’ai encore pas réussi à entrer en contact me donnait la chair de poule.
Moi — Vu que ce n’est pas Karuizawa, je me débrouillerai…
Je n’avais pas d’autre choix que de profiter de cette occasion.
Moi — Tu te montres beaucoup ces derniers temps.
Avec un dégoût flagrant, j’interpelai Ayanokôji et m’approchai de lui.
Moi — Je vois que tu as une autre fille pour la nouvelle année.
C’était une bonne manière d’entamer la discussion puisque nous n’avions pratiquement jamais eu d’interaction. Même si je me fichais d’Ayanokôji, je méprisais la tromperie.
Moi — Tu te fais des idées.
Je ne pouvais m’empêcher d’être irritée de voir un garçon incapable d’apprécier sa petite amie pour ce qu’elle était. Puisque je le méprisais vraiment, il était impossible qu’Ayanokôji perçoive mon intention réelle.
Aujourd’hui, Il fallait que je me défoule en me penchant sur ce type. Je devais déterminer s’il représentait une menace pour la classe A ou non. Ainsi, je respectais la promesse faite à Hashimoto et me débarrassais de l’utilisation inutile de mon prénom.
Je n’avais même pas besoin de faire tout ça en soi…
Pourquoi ça m’énervait autant ?
C’est avec froideur que je dirigeai mon regard sur eux avec l’intention de faire partir Shiina.
Je veux que tu le saches (Hiyori)
Après le départ d’Ayanokôji-kun, lors de mon retour au bureau, je me suis souvenu d’une chose que j’avais oubliée dans l’excitation de nos retrouvailles. Je tendis ainsi la main vers le sac posé à mes pieds. Je sortis la chose que j’avais l’intention de donner et, en saluant légèrement la bibliothécaire, je me précipitai dans le couloir. En entendant le bruit de la porte qui s’ouvrait et se refermait, je me ruai vers Ayanokôji-kun pour l’appeler. J’étais légèrement essoufflée et je ne pouvais pas parler tout de suite.
Moi — Tiens
Je réussis à faire entendre ma voix et lui tins le livre que je tenais fermement. Pensant qu’il n’avait pas compris ce que c’était, je le sortis du sachet.
Moi — C’est un de mes livres préférés. Tu pourras le lire quand tu en auras l’occasion ?
Ayanokôji — Ce serait l’auteur dont tu m’as parlé tout à l’heure ?
J’avais l’intention de garder l’intitulé secret, mais il avait tout de suite deviné.
Moi — Bien vu. C’était facile à deviner, j’imagine.
Alors qu’il hochait la tête, il n’avait peut-être pas compris que c’était un cadeau.
Moi — Si tu l’avais déjà lu alors je ne te l’aurais pas offert.
Je tentai de lui expliquer le raisonnement derrière le cadeau.
Moi — J’aurais pu te le prêter, mais c’est une œuvre qui me tient à cœur. Je voulais que tu l’aies en ta possession.
Ayanokôji — Tu as donc dépensé tes points privés pour ça.
Moi — De toute manière il était introuvable en bibliothèque.
C’était un livre peu connu écrit par un membre de la famille. Je ne pouvais pas demander à l’école de le rendre disponible en prêt.
Ayanokôji — Tu es sûre ? Je peux l’avoir ?
Moi — Oui. C’est même la troisième fois que j’achète ce livre. La première fois, c’était au collège et je l’ai gardé depuis chez moi. La deuxième fois, c’était à mon entrée dans cette école.
À ma grande surprise, je répondis avec une rapidité presque embarrassante.
Moi — Je pense avoir bien cerné tes goûts. Je suis sûre qu’il te plaira.
Ayanokôji-kun finit par accepter le livre et quitta la bibliothèque.
Ayanokôji — Je me sens mal. Tu t’es vraiment démenée.
J’étais inquiète de savoir s’il l’accepterait ou non alors quand Ayanokôji-kun me l’a pris, je me suis sentie soulagée. Les mots qu’il prononça me touchèrent profondément et firent accélérer mon pouls.
Ayanokôji — Tu as gardé le livre sur toi en attendant de me voir ?
Je l’avais porté sur moi tous les jours jusqu’à ce que je le rencontre. Sa suspicion, qui avait fait mouche, n’avait fait qu’accroître ma nervosité.
Ayanokôji — Je serais venu tout de suite si j’avais su.
Moi — Ne t’en fais pas. Ça ne fait que quelques jours. Ce n’est vraiment pas si grave.
Faisant de mon mieux pour rester calme, je lui dis qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Au fur et à mesure de notre conversation, je sentis que je ne supporterais pas de lui montrer davantage mon côté pathétique.
Ayanokôji — À plus alors.
Plus que mes émotions persistantes, je ne voulais pas qu’il voit ce côté pathétique de moi qui avait pris le dessus. Je retournai à la bibliothèque aussi vite que mon départ de tout à l’heure. Alors que je fermais la porte et que je respirais profondément, la bibliothécaire me regarda en souriant.
— C’est la jeunesse, hein ?
Je ne saurais dire si elle avait entendu ma conversation, mais il ne faisait aucun doute qu’elle m’avait vu dans une situation embarrassante.
Moi — Ce n’est pas ce que vous croyez.
Ai-je gentiment rétorqué avant de retourner m’asseoir. Le silence familier de la bibliothèque m’enveloppa à nouveau. Mais je me sentis étrangement seule.
Celui qui peut me trouver (Yamamura)
Ryuuen-kun, Katsuragi-kun et Ayanokôji-kun erraient autour du Keyaki. Je les suivais discrètement. Si j’avais des infos utiles, j’en ferais part à Sakayanagi-san. Je n’avais qu’à retenir ce que j’entendais et elle se chargeait d’interpréter. Caché derrière un distributeur automatique, je retins mon souffle pour écouter attentivement.
Ryuuen — Je vais aller vers le Keyaki, et toi ? Si tu veux qu’on se tienne la main dans le cadre d’un rencard, je peux y songer.
C’était typique de Ryuuen, toujours dans le sarcasme. La conversation qu’ils avaient eue jusqu’à présent était bien plus intense et intrigante que je ne l’avais imaginé. Il y avait par exemple des infos sur les examens du troisième trimestre, mais ce qui m’a le plus surpris, c’était la présence d’Ayanokôji-kun et la haute opinion que ces deux-là avaient de lui. Depuis le voyage scolaire, il était devenu un personnage insaisissable et je me demandais qui il était vraiment. Malheureusement, je ne sais pas de quoi ils avaient parlé au début de leur rencontre. Ont-ils parlé du voyage ?
Ayanokôji — Bon… je crois que je vais juste m’en aller.
Ryuuen — Notre match aura lieu en terminal, ne l’oublie pas !
Même en se séparant, Ryuuen-kun se méfiait d’Ayanokôji-kun et le considérait comme un adversaire redoutable. Même si je voulais recueillir davantage d’informations, j’estimai que c’était le bon moment pour me retirer. Ma capacité unique était d’avoir une faible présence, mais même cela avait ses limites. Je n’étais pas inquiète pour autant et me plaça dans une position confortable. Il ne restait plus qu’à effacer ma présence jusqu’à la limite. C’est ainsi que j’ai toujours été. Personne ne pouvait me trouver. Encore une fois, j’allais rester silencieuse sans que personne ne me trouve.
Ayanokôji — Qu’est-ce que tu fais là ?
Au-dessus, je le vis. Il me regardait de ses yeux immuables et incolores.
Moi — Eh !?
Parlait-il à moi ? Pas possible. Il ne m’avait pas vue. Mais je compris juste après que c’était une personne qui pouvait me trouver.
Émotions incontrôlables (Sakayanagi)
Dans le paysage enneigé, je me rendis compte à nouveau que les humains étaient des créatures intéressantes. Jamais je n’aurais pu imaginer verbaliser mon amour pour lui
Se laisser porter par des émotions incontrôlables. La surprise de découvrir une telle partie de soi-même. Tomber amoureux. D’après les expériences que j’ai vécues jusqu’à présent, je pensais que c’était quelque chose qui viendrait beaucoup plus tard. La raison est simple. J’ai compris que je ne pouvais pas être attirée par une existence inférieure à la mienne. En bref, je ne pouvais pas ressentir d’attirance dans 99 % des cas. Avais-je donc admis qu’Ayanokôji-kun m’était supérieur ? Non, mais je devais reconnaître ses capacités. Cela ne signifie pas pour autant que je m’avoue vaincue, car il était différent. Ni un génie ni une personne ordinaire. Il était une sorte de troisième existence inclassable.
Pour l’instant, c’était ma conclusion, car j’ai réalisé que j’étais amoureuse de lui alors que je n’avais pas d’affection pour 99 % des êtres humains. Mais je ne pensais pas éprouver de l’affection pour les 1% qui me sont supérieurs pour autant. Bien que je n’aie pas encore rencontré quelqu’un faisant partie de ces 1% de génies, j’éprouverais probablement de la jalousie dû à la rivalité plutôt que des sentiments romantiques. Parce qu’il était facile de s’imaginer les choses ainsi, cette émotion avait un sens. Comme toujours, il m’avait interrogeait avec son insondable regard noir pour me demander si je pouvais transformer cette faiblesse en force.
Pas d’inquiétude. Plus que toute autre chose, je souhaitais passionnément me battre contre lui. Étant reconnaissante de l’avoir rencontré en tant qu’adversaire, j’allais l’affronter à l’avenir sans pitié en tant que troisième existence. Je ne pensais pas trouver un combat si intense avant longtemps. J’allais le vaincre et prouver mon talent. Qui plus est, je voulais savoir ce que je ressentirai pour lui. Allais-je perdre tout mon intérêt ou verrais-je de la sincérité dans cet amour ? Ou bien un sentiment inédit allait émerger ? C’était amusant d’être à la merci d’émotions incontrôlables. Il est certain qu’Ayanokōji-kun se laisse aller aux mêmes sentiments à travers sa pseudo-romance actuelle. Dans la nuit noire et enneigée, en serrant ma poitrine à cause de la chaleur qui montait en moi, je me mis à sourire toute seule.
Les premiers sons discordants de la nouvelle année
Après une pause de deux jours, le Keyaki rouvrit ses portes aujourd’hui pour la nouvelle année. Après 10h du matin, je me rendis seul au supermarché pour faire des courses. Il n’est pas rare que je passe une journée entière à la maison avec Kei alors la consommation de nourriture et de boisson avait augmenté. Il était donc urgent de remplir le frigidaire. J’entrai dans le centre commercial Keyaki et me dirigeai vers l’avant du supermarché. Je tombais sur un visage familier allant dans la même direction que moi.
— Salut Ayanokôji-kun. Bonne année.
C’était Kushida qui souriait comme un ange, comme toujours.
Moi — Bonne année Kushida, tu es aussi là pour acheter un truc ?
Kushida — Ahh, toi aussi ? Quelle coïncidence…
Elle regarda au loin et fit un bruit comme si elle avait vu quelque chose.
— Bonne année.
Quelqu’un d’autre apparut devant nous, mais ne s’était pas arrêté.
Kushida — Bonne année. Horikita-san tu es là pour les courses ?
Même s’il aurait été préférable de la laisser partir vu qu’elle ne l’aimait pas, elle ouvrit la discussion.
Horikita — Oui, et alors ?
Kushida — Ce n’est rien, c’est juste que c’est rare d’être réunis comme ça ici. Et si on faisait les courses ensemble ?
En effet, faire ses courses en groupe était sympathique, mais avec ces deux-là, la possibilité de prendre du plaisir avoisinait le zéro. J’aurais aimé me tromper, mais Horikita s’arrêta pour réfléchir.
Horikita — Tu as peut-être raison.
C’était plus une réponse affirmative à la provocation de Kushida qu’autre chose. Pour les gens extérieurs, notre petit groupe avec chacun son panier paraissait chouette, mais je connaissais les coulisses.
Kushida — Horikita-san, tu es si drôle.
Horikita — Parle pour toi. C’est toi qui m’as invité.
Kushida — Je voulais voir vos têtes pour le Nouvel An tous les deux.
Horikita — Ton talent d’actrice est indéniable.
Kushida — Merci du compliment.
Même si elle était crédible, c’était clairement un mensonge. J’en avais fait les frais avec elle il n’y a pas si longtemps.
Moi — Au fait, est-ce que tu sais cuisiner, Kushida ?
Kushida — Bien sûr. J’aurais peut-être besoin de ce talent un jour. Et puis les filles qui savent cuisiner sont populaires, n’est-ce pas ?
Je ne sais pas, mais il est vrai qu’il valait mieux savoir faire un maximum de choses. Nous continuâmes notre discussion tout en plaçant les produits dont nous avions besoin dans nos paniers respectifs, du rayon des légumes au rayon des poissons en passant par le rayon des produits transformés. Après avoir marché tout le long du chemin, je voyais enfin le bout. Je vis une fille que je connaissais dans le rayon pour la restauration rapide. Elle regardait son téléphone situé dans la main droite.
Kushida — Elle cherche quelque chose ?
Horikita réfléchit un instant et écarta immédiatement cette hypothèse.
Horikita — Vu son expression sérieuse, je pense qu’elle est en train de vérifier les points privés qu’il lui reste pour faire ses courses.
Moi — Si ça se trouve, elle compare les prix avec les offres en ligne.
Je lançai le sujet du commerce en ligne, car j’avais fait cette belle découverte. Il valait mieux acheter des produits en gros, car ça revenait à bien moins cher.
Horikita — C’est une fille compliquée. Elle sait qu’elle doit économiser, mais elle ne sait pas gérer son argent.
Moi — C’est très détaillé. Pourtant elle ne t’a rien dit à ce sujet.
Horikita — Je peux le dire rien qu’en la regardant.
Alors que nous la regardions tous les trois, elle finit par bouger. Elle remarqua alors que nous la fixions.
Horikita — Ibuki-san, tu fais tes courses aussi ? Bonne année.
Ibuki — La f…
Ibuki fit preuve d’un dégoût flagrant, et non seulement elle détourna aussitôt ses yeux de nous, mais elle cacha également le contenu de son panier. Après s’être approchée, elle ne changea pas de posture et recula avec prudence.
Horikita — C’est trop compliqué de dire « Bonne année » ?
Ibuki — Je m’en fiche et je n’ai pas envie de voir ta face.
Horikita — Ce n’est pas la question, mais passons…
Ce n’est pas comme si on voulait absolument lui parler, Horikita la première.
Kushida — Tu as acheté quelque chose de suspect ?
Ibuki — Non, c’est rien.
Ibuki était tellement concentrée sur Horikita qu’elle en oubliait Kushida. Cette dernière était passée derrière elle sans se faire remarquer et regarda le contenu du panier.
Kushida — Des boites de ramen, des yakisoba et des snacks tout prêts. Bref très sain tout ça.
Ibuki — Hé, c’est pas tes affaires !
Ibuki lui lança le panier sans crier gare, mais Kushida resta à bonne distance comme si elle s’attendait à une contre-attaque. Elle esquiva le coup.
Kushida — C’est dangereux de lancer un panier comme ça.
Ibuki — T’avais qu’à pas regarder en fait !
C’était juste le début de la nouvelle année. Ces trois-là s’étaient bien retrouvées.
Horikita — Ibuki-san, tu n’as pas l’air de savoir cuisiner alors ce n’est pas surprenant, mais ne peux-tu pas faire attention à ton corps ?
Ibuki — Ne juge pas ce que je mange ! J’ai des boissons nutritives alors tout va bien.
Horikita — Attends un peu…
Horikita s’approcha d’Ibuki qui fut surprise et jeta un coup d’œil à son panier. Pour ne pas être déstabilisée, elle s’agrippa fermement à son bord.
Ibuki — Hé ! Tu fous quoi là ?
Horikita — Laisse-moi réfléchir… enlève ça, ça et ça.
Horikita replaça un à un les articles du panier d’Ibuki sur les étagères.
Ibuki — Attends, qui t’as permis de faire ça ?
Horikita — Tu as mangé comme ça durant toutes les vacances ? Ce n’est clairement pas bon pour la santé.
Kushida — Ah, je vois. C’est pourquoi Ibuki-san…
Tout en parlant, Kushida sourit et regarda la poitrine d’Ibuki.
Ibuki — Dis pas de conneries !
Ibuki entra dans une colère noire et s’apprêta à utiliser ses coups de pied, comme si elle avait oublié qu’il s’agissait d’un supermarché. Bien sûr, il était logique d’être en colère vu l’imprudence de Horikita et Kushida. Mais Horikita affichait une expression sérieuse sur le visage tout du long.
Horikita — Tôt ou tard, je me battrai contre toi. Mais si tu n’as pas une alimentation équilibrée, tu perdras les muscles nécessaires. Si tu penses pouvoir me battre comme ça, tu es bien naïve.
Ibuki — Oooh…
Ces mots semblaient avoir eu grand effet sur Ibuki.
Ibuki — Mais je sais pas cuisiner. Tu veux que j’achète un bentô ?
Horikita — Les bentô du supermarché contiennent trop de sucre et de graisse. Ce n’est pas adapté à ta morphologie.
Ibuki — Je fais quoi alors ?
Horikita — Tu n’as rien à faire après, n’est-ce pas ? Viens dans ma chambre, je te ferai la cuisine. Je t’apprendrai le minimum.
Ibuki — Qui veut aller chez toi et en plus manger ta bouffe ?
Horikita — Et si ça te permet d’économiser de l’argent ?
Ibuki — Eh……
Ibuki se figea sur place.
Horikita — Si tu veux économiser des points privés, c’est le moment.
Ibuki — Je vois.
Cet aspect embarrassait beaucoup Ibuki alors elle se mit à réfléchir.
Kushida — Alors je viendrai chez toi, Horikita-san.
Horikita — Tu veux manger avec nous ?
Kushida — Je suis curieuse de voir votre duo en action.
Horikita — Quelle idée tordue. Fait comme tu veux. Et toi, Ayanokôji-kun ?
Moi — Moi ? Je n’ai rien à voir dans l’histoire et puis je ne veux pas m’imposer.
Horikita — Certes, mais cuisiner pour trois ou quatre personnes ne change pas grand-chose.
Je regardai mon panier et réfléchis. Puisque Horikita a dit qu’elle allait cuisiner pour moi, j’allais pouvoir économiser des sous et je pouvais très bien utiliser les ingrédients achetés pour la prochaine fois.
Moi — C’est d’accord.
Et c’était bien de regarder quelqu’un d’autre cuisiner de près si je voulais améliorer mes talents dans ce domaine.
Ce jour-là, nous nous retrouvâmes donc tous les quatre chez Horikita.
Mais ce fut un repas compliqué, chaotique et épuisant.
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