Lorsque deux cœurs entrent en résonance
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Traduction : Raitei
Correction : Nova
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Après nos vacances sur ce bateau de croisière, nous montâmes dans le bus pour retourner au lycée Kôdo Ikusei. Ensuite, nous passâmes nos journées à faire des allers-retours entre le dortoir et le centre commercial Keyaki, en proie à la procrastination. Le nombre de personnes avec lesquelles je tuais le temps avait augmenté de manière considérable depuis l’an dernier. Il y avait le groupe Ayanokôji, Sudou, Ike, et d’autres que j’avais appris à connaître au début mais également des élèves extérieurs à notre classe comme Ishizaki, Hiyori, et Ichinose. Je me complaisais dans ce quotidien et puis…
Karuizawa — Aah, aujourd’hui c’est le dernier jour des vacs…
Kei dit cela, s’asseyant sur le lit bruyamment et en levant la tête pour regarder le plafond, emplie de tristesse. Pour préparer notre officialisation, nous eûmes de petits rendez-vous réguliers secrets et aujourd’hui était le dernier d’entre eux. Même si je ne trouvais pas forcément les mots lorsque je passais du temps avec elle, ce n’était pas du tout désagréable. Je n’éprouvais pas le besoin de combler les silences pendants nos conversations.
Karuizawa — Demain, il faudra officialiser notre relation. Je suis un peu nerveuse je dois dire.
Moi — Tu n’as pas besoin de te forcer à le dire. En tout cas, je ne prendrai pas la responsabilité si ton statut dans la classe chute.
Karuizawa — S’il m’arrive quelque chose, ce n’est pas grave car tu seras là pour me protéger, pas vrai ?
Même si Kei semblait plaisanter, c’était sans aucun doute ses sentiments véritables. En tant que parasite rattaché à un hôte puissant, Kei se sentait protégée.
Je finis la dernière gorgée de mon café et m’assis à côté d’elle. Quand je tins sa fine main, elle fit gentiment de même. Kei se tourna ensuite vers moi, embarrassée.
Moi — Kei
À ce moment-là, je posai sur ses douces lèvres les miennes.
Karuizawa — Ki…Kiyotaka…
Moi — Tu ne t’y attendais pas.
Karuizawa — C-c’est clair. T-Tu aurais pu me prévenir non ?
Je ne répondis pas à cette question par des mots, mais par des actes. J’attrapai ainsi doucement son épaule et la tirai vers moi.
Karuizawa — Mmmm…. !
Ce fut un deuxième baiser.
Au moment où nos lèvres se touchèrent, les épaules de Kei se redressèrent légèrement. Nos lèvres se séparèrent peu de temps après. Reprenant ses esprits, elle me lança ensuite un regard de reproche.
Karuizawa — Tu m’as encore prise par surprise.
Moi — Vraiment ? Pour moi c’était tout naturel.
Pour avoir le sens du timing, il fallait tâter.
Karuizawa — En tout cas, mon cœur n’est pas encore prêt……
Moi — Et maintenant ? Il est prêt ?
Karuizawa — Oui…
Tout en hochant la tête, Kei ferma les yeux. Je l’embrassai ainsi à nouveau. Les deux premiers baisers n’avaient duré qu’une seconde environ, mais c’était différent cette fois. 5 sec, 10 sec et plus… Et puis nous déplaçâmes nos lèvres, répétant les baisers comme deux petits oiseaux qui se picoraient. Dans cet espace-temps figé, nous n’étions que tous les deux.
C’était notre année de première et le dernier jour des vacances d’été. Kei et moi avions ainsi appris à nous embrasser, ce qui constitua une nouvelle étape dans notre relation. La première moitié de ce programme amoureux était terminée, et nous avions débuté la seconde. L’avenir n’allait pas être sans embuche, mais nous comptions affronter les difficultés main dans la main.
Lentement mais sûrement, nous progressions, à l’instar des transitions saisonnières, de l’été à l’automne et de l’automne à l’hiver. Nous teintions ainsi progressivement notre relation de nos vives couleurs de manière indélébile. Pendant que nous testions à plusieurs reprises le goût de nos lèvres, mon esprit se laissa aller à la digression, se tournant vers l’avenir.
Lorsqu’allait venir la saison des adieux, cette romance toucherait à sa fin.
Car elle était vouée à se heurter à une épreuve extrêmement douloureuse.
Karuizawa Kei n’avait d’autre choix que de se faire à cette séparation avec son hôte, le moment venu. C’était la partie la plus importante de ce programme.