CLASSROOM Y2 V12,5 Prologue

Dans les coulisses

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Traduction : Raitei
Correction : Raitei
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L’examen spécial de fin d’année se déroulait sous une tension extrême. Des caméras étaient disposées pour capturer les angles de vue sous tous les aspects. Les discussions entre les participants se déroulaient sur les écrans. Un duel entre représentants, où aucune intervention extérieure n’était permise. Les règles complètes, volontairement biaisées, n’avaient même pas été divulguées aux professeurs principaux avant la toute dernière minute. Malgré ce brusque plongeon sur le champ de bataille, les élèves luttaient avec sincérité et détermination.

Hoshinomiya Chie regardait l’examen spécial, retenant son souffle et refoulant un sentiment d’impuissance non sans frustration. Elle ne souhaitait qu’une chose : la victoire de sa classe. Sa mâchoire lui faisait mal à force d’avoir trop serré les dents, mais elle ne s’en rendait même pas compte. Elle était prête à utiliser tous les moyens nécessaires pour cet examen spécial si elle le pouvait.

Les règles initiales prévoyaient une certaine marge d’intervention pour les professeurs. Cependant, lorsque les véritables règles furent dévoilées, l’on aurait dit un examen totalement différent. La raison de ce changement soudain n’avait pas été expliquée par l’administration ce qui les laissa dans l’obscurité. Ce mystère n’intriguait pas seulement Hoshinomiya, mais aussi tous les professeurs impliqués avec les élèves de première.

Cependant, désormais, tout était clair.

Une anomalie, non, un spectateur, était assis devant elle. La présence de ce visiteur jeta un pavé dans la mare.

Mlle Hoshinomiya — Pourquoi…

Murmura-t-elle. Un incident s’était produit au moment où un espoir semblait se profiler, soit, après la défaite de Horikita Suzune. Ayanokôji Kiyotaka était apparu avec une résolution implacable, des paroles, des actions et une stratégie impitoyables, donnant l’impression qu’il n’était pas un élève ordinaire Ichinose Honami, quant à elle, baissait la tête, affirmant ainsi sa défaite.

Mlle Hoshinomiya — C’est injuste, ce genre de chose…

Bien que personne ne l’entendît, elle ne pouvait s’empêcher de se lamenter. Une présence écrasante, un joker. La carte maîtresse que Chabashira détenait lui faisait douloureusement prendre conscience qu’il n’y avait aucune chance de victoire. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était regarder l’écran, tandis que l’issue se décidait sans pitié.

M. Sakayanagi — L’examen spécial de fin d’année est maintenant terminé. Merci à tous pour vos efforts.

La voix du président de l’école, M. Sakayanagi, s’éleva, reconnaissante et interrogative à la fois. Après avoir suivi l’examen spécial jusqu’à son terme en compagnie des quatre professeurs principaux et de plusieurs hommes en costume, l’homme en visite se leva lentement de son luxueux fauteuil.
Voyant cela, les hommes en noir, postés derrière lui, s’empressèrent de se préparer à partir.

— Merci pour votre aide cette fois-ci, Président Sakayanagi. J’apprécie les préparatifs minutieux que vous avez réalisés.

Une tasse indéniablement coûteuse remplie de café, accompagnée des plus beaux desserts jamais vus, composèrent la table. Bien qu’ils fussent presque intacts, une main fut tendue à M. Sakayanagi en guise de gratitude. Ce dernier se saisit rapidement cette main et s’inclina profondément.

M. Sakayanagi — C’est tout à fait naturel, monsieur le Premier Ministre. Merci beaucoup de vous être donné la peine de venir ici.

C’était le Premier Ministre en activité, Kijima. C’était un homme faisant partie des soutiens du lycée d’excellence et il était venu observer cet examen spécial. Dans ces conditions, Hoshinomiya n’avait pas d’autre choix que de se résigner.
Avec la visite de cette personnalité ô combien importante, il n’était pas surprenant que des ajustements aient été effectués. Kijima déporta son regard vers l’écran. Ignorant Ichinose, debout, abasourdie et incapable de rester droite, il regarda Ayanokôji quitter la salle.

M. Kijima — C’est vraiment regrettable qu’il y ait eu une expulsion, mais l’idée que chaque élève ait la liberté d’utiliser les règles de l’examen mérite d’être respectée.

M. Sakayanagi — Cela aide grandement notre établissement de vous entendre dire cela. Monsieur le ministre Ogiso nous a sommé d’opérer sans craindre le risque d’expulsi…

Kijima l’interrompit en douceur. Ogiso était l’actuel Ministre de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, ce que les professeurs comprirent en échangeant des regards.

M. Kijima — Je comprends. L’on veillera à ce que l’élève expulsée reçoive un soutien total, n’est-ce pas ?

M. Sakayanagi — Naturellement. Nous contacterons rapidement plusieurs écoles pour qu’elle puisse être transférée en fonction de ses compétences académiques et de sa personnalité.

M. Kijima — Je vois. Je vous prie de faire la chose avec rigueur alors.

Il consulta l’heure sur sa discrète montre et quitta la pièce. Sakayanagi le suivit rapidement.

M. Kijima — Comme prévu, nous reviendrons le 1er avril, alors prenez bien soin de nous.

M. Sakayanagi — Bien entendu. Le président Kôenji était également impatient de vous rencontrer, monsieur le Premier Ministre.

M. Kijima — Une bien bonne nouvelle. Cela fait trois ans, j’ai hâte de le revoir également.

En poursuivant cette conversation, Sakayanagi et Kijima quittèrent la salle.
Les quatre professeurs principaux restés en arrière poussèrent un soupir de soulagement face à cette atmosphère pesante.

Mlle Hoshinomiya — Félicitations, Sae-chan. Même si ce n’est que temporaire, tu es en Classe A maintenant.

Mlle Chabashira — Je voudrais te remercier, mais l’examen vient tout juste de se terminer. Et il y a aussi Maezono qui a été expulsée. Je ne peux pas célébrer pleinement.

L’expulsion d’un seul élève comptait-elle plus que la joie de rejoindre la Classe A ? Hoshinomiya sentait grandir son irritation face à cette réponse bien sérieuse.

Pour Hoshinomiya, la réalité était que Chabashira se moquait de ses échecs constants. Ou peut-être même qu’elle ne la considérait même pas digne d’attention.

À chaque poussée de frustration, son le fossé de son ressentiment s’agrandissait.


Je ne laisserai jamais cette femme gagner.

Je ne la laisserai pas obtenir son diplôme en Classe A.

Une telle détermination, proche d’une intention meurtrière, avait encore grandi. Bien plus qu’avant l’examen…

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