CLASSROOM Y2 V12 Chapitre 3

Le début de l’examen spécial de fin d’année

C’était le jour J. Ces derniers jours, la lumière du soleil donnait une ambiance de printemps et c’est dans cette illusion printanière que mon année de première aller toucher à sa fin. Durant deux ans, l’inébranlable classe A avait assuré une domination certaine. Mais maintenant, elle était à portée de main. Il y avait les classes qui avaient bien commencé mais qui avait fini dépassé par la classe D. Pour autant, l’espoir de remonter était toujours là et l’union était de mise. Et il y avait la classe de Horikita, sans cohésion et force particulières, qui avait usé de tous les moyens possibles pour opérer un retournement de situation spectaculaire. Partant originellement de la classe D avec un large retard en points, la Classe A était maintenant dans sa ligne de mire.

L’examen spécial de fin d’année, qui pouvait laisser place à un renversement de situation, était imminent. À 7h40, je sortis seul de mon dortoir. En effet, le hall d’entrée était vide, pas un seul élève aux alentours. Il fallait s’y attendre car les représentants étaient censés se rassembler dans le bâtiment spécial à 8h. Les autres, devaient se réunir dans les salles de classe dès 9h. La grosse majorité des élèves avait donc une heure en plus de sommeil. J’aurais pu croiser des représentants mais il fallait environ dix minutes pour se rendre au bâtiment. Vu l’heure, c’était un peu juste. La plupart devait être déjà sur place. En chemin, j’aperçus un élève en tenue décontractée sur un banc.

Moi — Tu es bien matinale, Kiryûin-senpai. Que fais-tu ici ?

Kiryûin — Je t’attendais. Je voulais te voir avant l’examen.

À côté d’elle, il y avait un sac.

Moi — On dirait que tu es sur le point de quitter le campus.

Kiryûin — Dans un monde normal, les terminale auraient déjà eu leur cérémonie de remise des diplôme, occupés à faire leur grand saut dans la vie d’adulte. Chercher un nouveau logement m’a pris du temps et Nagumo voulait de tes nouvelles. Il est curieux de savoir comment tu vas gérer cet examen. Il a l’air de ne plus vouloir entrer en contact avec toi alors c’est moi qui suis chargée de faire l’intermédiaire.

On aurait dit qu’elle se plaignait de ce rôle mais elle aurait pu refuser.

Kiryûin — Tu n’as pas l’air si anxieux que ça.

Moi — Tu te fais du souci pour moi ? Tu es vraiment gentille, senpai.

Kiryûin — Excuse-moi. Je n’irai pas jusqu’à dire que je me fais du souci mais tu es imprévisible. J’ai vraiment hâte de voir comment ça va finir.

Comprenant que j’étais pressé, Kiryûin-senpai me fit un signe de la main. Après avoir hoché la tête, reconnaissant, je repris mon chemin. Peu après mon arrivée au bâtiment spécial, deux représentants attendaient près de la porte de la salle de classe. Un adulte inconnu se tenait à côté d’eux. En général les professeurs principaux étaient présents lors des examens spéciaux mais peut-être que c’était différent cette fois-ci.

Hirata — Bonjour, Kiyotaka-kun.

Yôsuke m’accueillit avec un sourire suffisamment éblouissant pour faire fondre n’importe quelle fille. En revanche, Horikita semblait mécontente de mon arrivée tardive. Elle n’était clairement pas de bonne humeur.

Horikita — Tu es retard. Nous sommes les derniers.

Elle avait quelque peu haussé le ton, son expression emplie de raideur.

Moi — Je suis dans les temps alors je ne vois pas le souci.

Horikita — Certes. Peu importe, nous devrions entrer.

Les choses sérieuses allaient maintenant commencer. L’anxiété avait dû s’emparer d’elle depuis ce matin. Non…depuis la veille. Lorsque Horikita signala que tout le monde était là, l’adulte ouvrit la porte. À l’intérieur de la salle, les neuf autres représentants se trouvaient là, assis sur des chaises pliantes. Sakayanagi, Ryuuen et Ichinose semblaient tranquilles.

Certains s’étaient retournés à notre entrée. Sans doute curieux de l’identité des représentant. Pour la classe d’Ichinose en particulier, il s’agissait d’une question cruciale. Je croisai le regard de Kanzaki, qui avait redouté jusqu’au dernier moment ma présence. Il semblait préparé d’après les informations dont il disposait et cette nouvelle ne le réjouissait pas. Il n’était pas difficile de deviner ses pensées. Cela devait être un « Il s’est vraiment montré, hein ? » Désolé, mais les circonstances font que je ne peux pas ne pas me présenter. Nous allions également découvrir qui étaient les représentants des autres classes. Alors que je me dirigeais vers une place libre, Sakagami-sensei et Hoshinomiya-sensei s’approchèrent. Sakagami-sensei tenait à deux mains une mallette blanche vide d’environ 30 centimètres de long et de large, avec écrit « 1ère B ».

M. Sakagami — Veuillez y placer tous les téléphones, autres métaux et appareils électroniques que vous possédez.

Il dit cela avant de pointer la mallette du regard. Je sortis mon téléphone de la poche et le déposa dans cet intérieur blanc. Horikita et Yôsuke firent de même.

M. Sakagami — Très bien, ne bougez plus. Je vais procéder à une fouille.

En disant cela, Hoshinomiya-sensei commença à m’inspecter de la tête aux pieds avec un détecteur de métaux.

Hirata — Ils sont très minutieux, n’est-ce pas ?

Demanda-t-il alors que c’était maintenant le tour de Horikita.

Mlle. Hoshinomiya — Désolée, ce sont les instructions. En tout cas, c’est bon pour moi. Vous pouvez bouger à nouveau.

Sakagami-sensei acquiesça, validant ses propos.

M. Sakagami — Vos effets personnels seront rendus après l’examen. Veuillez prendre place sur les chaises vides et patientez.

Je m’assis sur l’une des trois chaises pliantes restantes. Puis, j’observai attentivement les représentants. Dans la classe D d’Ichinose, il y avait Hamaguchi et Kanzaki. J’étais certain de la présence d’Ichinose et Kanzaki. Pour Hamaguchi, ses capacités générales étaient similaires à celles de Hirata, un élève modèle sur qui on pouvait compter. Ces représentants étaient probablement des choix prévisibles pour Horikita et les autres, mais… Il y avait des choix inattendus dans les classes de Sakayanagi et Ryuuen.

Horikita — Quel est l’objectif derrière ça ?

Ce qui a le plus surpris Horikita et également nous autres, ce n’était pas Katsuragi mais la présence de Nishino Takeko qui n’avait rien d’un profil polyvalent répondant à l’exigence de cet examen.

Elle-même semblait consciente qu’elle n’était pas à sa place, croisant les bras et ayant l’air quelque peu mal à l’aise. Bien que la règle stipulât la représentation de chaque sexe, je ne m’attendais pas à voir Nishino.

Hirata — Ça pour une surprise.

Horikita — En effet. Tu saurais pourquoi elle est là, Ayanokôji-kun ?

Moi — Non… c’est peut-être une sorte d’attaque psychologique pour nous mettre mal à l’aise mais ça reste exagéré.

Je ne pensais pas que Nishino était un mauvais élément. Même dans la classe de Ryuuen, elle se distinguait un peu. Sa fermeté envers lui et son intrépidité étaient à saluer mais il y avait d’autres élèves meilleurs au global.

Hirata — Peut-être que quelqu’un était malade ?

Horikita — Ce serait cohérent mais il n’y avait pas meilleur choix ?

En effet, même en tant que remplaçante, on pouvait encore trouver mieux. Mais peut-être qu’elle avait la confiance de Ryuuen, plus que les autres filles.

Horikita — Je m’attendais à voir Shiina-san mais elle n’est pas là.

Elle s’attendait à ce que Hiyori soit choisie. Peut-être qu’elle était malade mais j’envisageai une autre possibilité.

Moi — La classe de Ryuuen n’a pas beaucoup de filles qui excellent. Cet examen a tendance à se concentrer sur les représentants, mais les autres se voient également attribuer des rôles importants en tant que participants. Ils ont peut-être préféré garder Hiyori de ce côté.

Horikita — …C’est vrai. Dans une situation où les ressources sont limitées, ce choix peut être possible…

La classe de Horikita avait plusieurs candidats qui pouvaient devenir des représentants. Par conséquent, nous pouvions nous permettre d’avoir des élèves comme Kushida et Matsushita comme remplaçants, mais la classe de Ryuuen était différente.

Moi — De plus, la question de savoir si Hiyori est un choix adapté à un scénario où les représentants doivent s’affronter, est une autre question.

Sans réponse claire du côté de Ryuuen, tout cela n’était que spéculation. Cependant, même s’il y avait une telle intention, choisir Nishino comme représentant était un pari. Cela pouvait désavantager Ryuuen. Ou bien… puisque Ryuuen était lui-même un représentant, cela pouvait être une déclaration implicite pour montrer à tous qu’il n’a besoin de personne. Si c’est le cas, ce serait un argument de poids pour les adversaires. Mais on parle de Sakayanagi en face. Même si ce n’était pas aussi impactant que Nishino, le choix de Kitô Hayato était également une surprise.

Kitô était un proche collaborateur de Sakayanagi, et bien qu’il soit un bon représentant de par sa position, dans une situation où il était peu probable que sa force physique soit requise, était-il nécessaire de faire de lui un représentant ? Peut-être que Sakayanagi avait des intentions cachées mais j’aurais aimé comprendre le raisonnement derrière le choix de Nishino et Kitô. Mais ce n’était pas possible de leur parler à l’heure actuelle. Tous les représentants s’étaient réunis, mais rien n’avait encore commencé.

Horikita — Ouf…

Horikita, assise à ma droite, montra son soulagement. Ressentir de la pression dans une situation aussi tendue était inévitable, mais cela semblait un peu excessif. Yôsuke la regardait également avec inquiétude. Si l’examen commençait maintenant, cela pourrait conduire à une mauvaise situation pour Horikita. Cependant, des paroles imprudentes n’auraient fait qu’accroître la tension. Il y avait plusieurs solutions, mais la plus efficace venait tout juste d’apparaître dans mon esprit. Je vais sûrement subir ses foudres mais il le fallait. Je tendis lentement la main droite et attrapai le côté gauche de Horikita avec force.

Horikita — Hyah !?

Horikita sauta de sa chaise. Son cri avait raisonné de manière oppressante dans la salle de classe jusque-là plongée dans une ambiance solennelle. La plupart des représentants se retournèrent, se demandant ce qui s’était passé. Horikita secoua précipitamment la tête comme si de rien n’était et s’inclina pour échapper aux regards perplexes des représentants.

Horikita — Qu’est-ce que tu fais… !

Moi — Je voulais te détendre un peu. Ça va un peu mieux, non ?

Horikita — Tout de même, t’étais obligé de faire ça ?!

Elle exprima son mécontentement à voix basse mais non sans férocité.

Moi — Cette pointe de nostalgie[1] montre ô combien je suis attentionné.

Horikita — Je n’ai pas besoin de ce genre de sollicitude !

Les autres représentants ne faisaient plus attention, mais Yôsuke avait l’air soulagé et heureux en regardant Horikita se plaindre et moi me faire gronder. Juste à ce moment-là, il y eut du mouvement dans la salle. Comme s’ils annonçaient le début de l’examen spécial, Mashima-sensei et Chabashira-sensei firent leur apparition.

Moi — Tu ferais mieux de te calmer pour le moment.

Horikita — Ne crois pas que je vais oublier ça.

J’avais clairement gagné son ressentiment, mais pour l’instant, cela devrait lui permettre de se concentrer sur les explications. Les professeurs responsables des classes de première étaient maintenant tous présents. L’un d’entre eux, le professeur principal de la classe A, Mashima-sensei, s’avança.

M. Mashima — Je suis Mashima et je vais vous expliquer le déroulé de l’examen spécial de fin d’année. Il va falloir que vous vous imprégniez les règles dès possible. Je vais donc tout vous révéler.

Bien que le début de l’examen spécial soit prévu pour 10h, Mashima-sensei commença l’explication immédiatement. Étant donné qu’il était à peine plus de 8h, le temps alloué uniquement à l’explication semblait excessivement long. S’il y avait beaucoup de règles à digérer alors il était normal de nous laisser le temps de les comprendre et les retenir.

M. Mashima — Je vais d’abord annoncer les trois représentants par classe qui participeront à l’examen aujourd’hui.

Représentants de la 1ère A

Garde : Sanada Kousei
Pilier : Kitô Hayato
Général : Sakayanagi Arisu

Représentants de la 1ère B

Garde : Hirata Yôsuke
Pilier : Horikita Suzune
Général : Ayanokôji Kiyotaka

Représentants de la 1ère C

Garde : Nishino Takeko
Pilier : Katsuragi Kôhei
Général : Ryuuen Kakeru

Représentants de la 1ère D

Garde : Hamaguchi Tetsuya
Pilier : Kanzaki Ryûji
 Général : Ichinose Honami

Les noms des représentants et l’ordre d’affrontement furent d’abord affichés sur un écran projeté dans la salle. Chaque classe avait deux garçons et une fille. Il n’y avait aucune mention d’absents ou de remplaçants mais peut-être qu’une règle stipulait que ces informations ne devaient pas être révélées. À ce stade, les 12 représentants étaient confirmés et aucune modification ne pouvait être apportée. Si quelqu’un ne pouvait pas participer à cause d’un incident, il était automatiquement considéré comme battu. Sans aucune question de la part des représentants, Mashima-sensei continua.

M. Mashima — La salle est équipée de plusieurs écrans, de deux bureaux, chaises et tablettes. La classe A et la classe C s’affronteront ici, et une configuration identique est préparée dans une autre salle du bâtiment spécial pour l’autre affrontement entre la classe B et D.

Cela s’inspirait de la configuration de l’examen spécial de fin de seconde étant donné qu’il s’agissait d’un affrontement en un contre un.

M. Mashima — À l’heure prévue, les gardes de chaque classe prendront place et l’examen commencera. Les piliers et les généraux resteront dans une salle d’attente alors il faut bien comprendre les règles.

Dit-il en affichant les instructions de l’examen sur l’un des écrans.

Contexte de l’examen spécial

Tous les élèves sont invités dans une discussion. Les rôles sont les suivants :
Élève | Élève d’honneur | Professeur | Diplômé | Senpai | Kôhai | Intrus

Déroulé

※ Les représentants de chaque classe forment cinq groupes de sept élèves.

※ Un groupe ne peut être utilisé de manière consécutive (Il faut une pause).

※ Si moins de 35 élèves, une même personne peut être dans deux groupes.

Étape [1] : Le représentant de chaque classe en jeu sélectionne l’un de ses groupes via la tablette pour participer à une discussion.

Étape [2] : Une discussion entre quatorze participants (sept de chaque classe) sera observée via l’écran.

  • Chaque tour dure cinq minutes.

Étape [3] : Après chaque tour, les deux représentants en jeu peuvent désigner un participant en essayant de deviner son rôle.

  • Il n’y a qu’une seule nomination par tour.
  •  Vous êtes libre de ne désigner personne.
  •  Vous avez une minute pour valider votre choix sur la tablette.


Étape [4] : La vie du représentant adverse baisse si l’on a bien deviné le rôle.

  • Les professeurs et les diplômés peuvent activer les compétences liées à leur rôle à ce moment-là.
  • Si le représentant ne nomme personne, un élève d’honneur choisira un participant à la place.

(Les points de vie des représentants ne seront pas impactés).

  • La discussion se termine pour ceux désignés par le représentant ou l’élève d’honneur car ils quittent la pièce.

(Si le représentant devine bien, le rôle est révélé, mais lorsque quelqu’un est désigné par un élève d’honneur, son rôle reste secret).

Étape [5] : La discussion prend fin lorsque tous les élèves ou élèves d’honneur ont quitté la salle.

  • Si les points de vie d’un représentant atteignent zéro pendant la discussion, elle se termine alors automatiquement.
  • L’examen se termine lorsque le général perd toutes ses vies.

  • Si les deux généraux atteignent simultanément zéro, ils s’affronteront à nouveau avec une vie chacun jusqu’à ce qu’un gagnant soit décidé.
  •  Pause en fin de discussion ou lorsque les représentants changent.

Au fur et à mesure que les détails de l’examen spécial étaient révélés, cela devenait de plus en plus clair. Pendant ce temps, Mashima-sensei continuait d’expliquer à l’aide de l’écran, observant les réactions des représentants.

M. Mashima — Ainsi c’est un cycle qui se répète de l’étape [1] à [5]. Vous remarquerez peut-être certains termes ressortent plus que d’autres, mais je vais bien vous expliquer les choses. Tout d’abord, le terme « participants » désigne tous les élèves autres que vous, les représentants. Ils participent à ces discussions qui sont entre autres les épreuves. Je vous invite à lire l’explication de ces discussions.

Le déroulé de la discussion

  • Les quatorze participants entameront des discussions afin de discerner les rôles attribués à chacun.
  • La discussion prend fin lorsque les élèves ou élèves d’honneur sont exclus, ou lorsque la vie du représentant atteint zéro.

(Tous ceux qui restent dans la discussion reçoivent 5000 pp).

  • Tous les autres rôles autres qu’élève, élève d’honneur ou intrus, peuvent faire l’objet d’une désignation en tant que « rôle clé » au lieu de donner son rôle exact. Comme il s’agit d’une nomination généraliste, le rôle exact du participant n’est pas révélé lors de sa désignation.
  • Les participants en attente peuvent regarder les discussions sur les écrans.
  •  Si les deux représentants devinent correctement dans un même tour, cela s’annule.

Description des rôles et nombre de participants

———–Élève———–(6-8 personnes)

  • En cas d’erreur d’identification (y compris en désignant l’élève en tant que rôle clé), le représentant désignateur perd une vie.

Ne bénéficie d’aucun effet particulier.

———–Élève d’honneur———–

(2 personnes)

  • En cas d’identification réussie, la vie du représentant adverse est réduite de trois.

  • En cas d’erreur d’identification (y compris en désignant l’élève d’honneur en tant que rôle clé), le représentant désignateur perd deux vies.
  • Les élèves d’honneur sont au courant de leur identité respective.
  • Si l’un ou les deux représentants ne désignent personne durant un tour alors un participant est désigné par un élève d’honneur pour quitter la salle.

(Les élèves d’honneur ne peuvent pas se désigner entre eux. S’il reste deux élèves d’honneur, alors celui qui pourra désigner un participant à sortir sera choisi au hasard. Ils ne peuvent d’ailleurs pas se désigner entre eux.)

———–Professeur———–
(1 personne)

  • En cas d’identification réussie en tant que rôle clé, le représentant adverse perd un point de vie. Deux, si l’identification est exacte.
  • En cas d’erreur d’identification, le représentant désignateur perd deux vies.

Effet : À la fin d’un tour, il peut empêcher un participant d’être désigné par un élève d’honneur (Une seule fois par discussion seulement).

———–Diplômé———–

(1 personne)

  • En cas d’identification réussie en tant que rôle clé, le représentant adverse perd un point de vie. Deux, si l’identification est exacte.
  • En cas d’erreur d’identification, le représentant désignateur perd deux vies.

Effet : À la fin de chaque tour, il peut désigner un participant adverse pour connaitre son rôle. S’il tombe par hasard sur l’intrus, celui-ci sera automatiquement révélé comme élève afin de garder sa couverture intacte.

———–Kôhai———–

(1 personne)

  • En cas d’identification réussie en tant que rôle clé, le représentant désignateur regagne un point de vie. Deux, si l’identification est exacte.
  • En cas d’erreur d’identification, le représentant désignateur perd une vie.

———–Senpai———–

(1 personne)

  • En cas d’identification réussie en tant que rôle clé, le représentant adverse perd un point de vie. Si l’identification est exacte, le représentant adverse perd un point de vie et deux rôles de participants de son camp sont révélés au hasard au représentant désignateur.
  • En cas d’erreur d’identification, le représentant désignateur perd une vie.

———–Intrus———–

(0-2 personnes)

Chaque classe ne peut utiliser ce rôle qu’une seule fois durant l’examen.

  • Le représentant peut désigner comme intrus un participant de la classe adverse.
  • À chaque tour, le rôle d’un participant (à l’exception des élèves d’honneur) est révélé au hasard au représentant qui a désigné l’intrus.
  • En cas d’erreur d’identification par le représentant adverse (rôle clé inclus), deux vies sont perdues et le droit de désignation de l’intrus est restauré.
  • Si l’élève d’honneur désigne l’intrus, cette tentative est traitée comme si elle était bloquée et n’entraîne pas le départ de l’intrus de la salle.
  • Un intrus ne peut être écarté que si le représentant arrive à l’identifier durant un interrogatoire ou l’identifier tout simplement.

Récompenses pour chaque rôle

  • Si le camp des élèves gagne, tous les élèves reçoivent 10 000 pp.
  • Le camp des élèves d’honneur reçoit 5 000 pp chaque fois qu’un participant ayant un rôle clé est désigné, et si le camp des élèves d’honneur gagne, il reçoit 500 000 pp.
  • Les professeurs et les diplômés reçoivent 50 000 pp s’ils n’ont pas été exclus de la salle avant la fin de la discussion.
  • Dans le cas où un senpai ou kôhai est exclu par un élève d’honneur, tous les élèves ayant l’un de ces rôles reçoivent 50 000 pp.
  • Si un intrus n’est pas exclu de la salle avant la fin de la discussion, il reçoit soit 5 000 000 de pp ou 50 pc au choix.

Pendant que Mashima-sensei expliquait les rôles et leurs effets aux participants, il sortit la tablette qui allait être utilisée pendant l’examen et l’afficha sur l’écran. Sur la tablette figuraient les noms des quatorze participants et l’option de ne désigner personne qui nécessitait une double validation. Pour une nomination, il fallait sélectionner un nom sur l’écran, puis indiquer « rôle clé » ou le rôle exact, et enfin confirmer. Étant donné que les « élèves » n’avaient pas besoin d’être désignés, ce rôle n’apparaissait pas.

M. Mashima — Les représentants jouent ici un rôle crucial dans cet examen, mais leurs camarades peuvent également influencer de manière significative l’issue des discussions. Les règles peuvent sembler complexes, mais vous avez tous vécu une expérience similaire lors de l’examen du bateau au cours de votre année de seconde. Dites-vous que c’est un peu similaire et vous comprendrez assez vite.

Lors de l’examen du bateau l’an dernier, je ne le savais pas à l’époque mais c’était inspiré du fameux jeu du « Loup-Garou », visant à identifier la « cible » parmi les élèves. Je ne connaissais rien du monde réel à ce moment-là, et encore moins ce genre de jeu. Depuis, j’ai acquis des connaissances inattendues, ce que l’on pourrait qualifier d’évolution. En y repensant, c’est Mashima-sensei qui m’avait expliqué l’examen des signes du zodiaque chinois à l’époque. Tout en me souvenant de ça, j’écoutais les explications.

M. Mashima — Si les deux représentants réussissent à nommer correctement quelqu’un, un processus d’annulation est mis en place. Pour les « kôhai » c’est un peu spécial. Si A identifie correctement un « kôhai » et que B identifie correctement un « professeur » en tant que « rôle clé », il y a compensation, et A gagne un point de vie.

Les effets des rôles étaient donc pris en compte dans cette configuration.

M. Mashima — Vous, les représentants, pourriez vouloir participer à la discussion, mais pendant l’examen, vous ne pouvez que regarder et écouter à travers l’écran, sans donner d’instructions. De plus, les représentants qui restent en stand-by ne peuvent même pas assister à la discussion.

Les quatorze participants interagissaient et décidaient du résultat pendant que les représentants participants supervisaient la discussion à distance en ayant le droit de nommer qui devait être éliminé. Cependant, cela semblait assez inhabituel que le représentant ait la priorité sur l’élève d’honneur alors que ce dernier est sur le terrain. Si des représentants compétents participaient à la discussion, ils auraient pu identifier les élèves suspects grâce à leurs réponses en posant les questions adéquates mais cela n’était pas possible. La majeure partie de la déduction était laissée aux participants.

M. Mashima — Les rôles peuvent avoir un impact significatif sur vos points de vie. Celui de « l’intrus » en particulier, qui ne peut être choisi qu’une seule fois, peut influencer de manière significative l’issue de la rencontre. Si A désigne un élève de la classe de B comme « intrus », tant que ce dernier est toujours en course, les rôles des participants à la discussion, à l’exception de ceux des « élèves d’honneur », sont révélés à A à chaque tour. Si l’on ne fait pas attention, cela continuera à placer B dans une situation désavantageuse.  Cependant, si l’on se précipite pour éliminer « l’intrus » et que l’on se trompe, en plus de perdre des points de vie, le droit de le désigner est restauré dans le camp adverse.

Il semble que les effets des rôles soient suffisamment puissants pour que l’examen spécial prenne une sérieuse tournure en positif ou négatif. Par conséquent, chaque classe n’avait le droit de l’utiliser qu’une seule fois. Libre aux représentants de l’utiliser dès le début en espérant y avoir recours de nouveau si l’adversaire se trompe dans sa désignation ou bien attendre pour renverser la situation en temps voulu face au pilier ou au général. Le plus préoccupant était que les « intrus » ne pouvaient pas être éliminés par nomination.

M. Mashima — Alors comment débusquer et exclure « l’intrus » de la discussion ? Cela peut être résolu en adoptant une règle spéciale uniquement lorsque ce dernier est en jeu. Cette règle permet au représentant d’appeler un élève adverse suspect à la fin de chaque tour et de l’interroger dans une sorte de phase « interrogatoire » pour savoir s’il est l’intrus ou non.

L’interrogatoire

  • À la fin de chaque tour, le représentant peut avoir un interrogatoire physique.

(L’interrogatoire interdit de discuter du déroulement ou des règles détaillées de l’examen spécial)

Étape [1] : Effectuer l’interrogatoire

Étape [2] : Le participant avoue s’il est un intrus ou non. Dans ce cas, il est invité à prendre la parole en premier.

Étape [3] : Le représentant décide s’il est un intrus ou non.

Étape [4] : Résultat :

[Si le participant est bien l’intrus]

  • S’il avoue la chose et que le représentant le considère intrus, la règle stipulant que le rôle d’un participant (à l’exception des élèves d’honneur) soit révélé aléatoirement au représentant adverse à chaque tour, cesse et les récompenses de l’intrus sont perdues.
  • S’il avoue la chose mais que le représentant le considère innocent, le représentant perd cinq points de vie.
  • S’il nie la chose et que le représentant le juge intrus, le participant est expulsé de l’école.
  • S’il nie la chose et que le représentant le juge innocent, le représentant perd cinq points de vie.

[Si le participant est innocent]

  • S’il avoue être innocent et que le représentant juge le contraire, le représentant perd une vie.
  • S’il avoue être innocent et que le représentant est d’accord, aucune sanction n’est appliquée
  • S’il nie être innocent et que le représentant le croit, le représentant perd une vie.
  • S’il nie être innocent mais que le représentant juge qu’il l’est, il n’y a pas de pénalité.

Dans un premier temps, le participant répond à la question de savoir s’il est innocent ou non, puis le représentant juge s’il dit la vérité ou s’il ment. Il est peu probable que quelqu’un qui n’est pas « l’intrus » prétende faussement en être un, mais c’était une clarification nécessaire.

M. Mashima — Les représentants peuvent consulter ces règles sur leur tablette à tout moment pendant l’examen. N’hésitez pas à poser des questions, l’examinateur y répondra dans la mesure du possible.

En effet, il y avait beaucoup de règles. Certains avaient peut-être besoin de clarifications, c’était donc une bonne considération.

Sanada — Je viens de penser à une question. Je peux ?

Les représentants avaient écouté en silence jusqu’à présent, mais Sanada rompit le silence. Avec la permission de Mashima-sensei, il se leva et s’inclina légèrement devant les autres représentants.

Sanada — J’ai assez bien compris jusqu’à présent, mais le rôle d’intrus n’est-il pas évident ? Certes, les 50 points de classe ou l’énorme somme en points privés sont des récompenses attrayantes si l’intrus réussit à ne pas être découvert jusqu’à la fin. Cependant, s’il est conscient de la difficulté de son rôle, ne risque-t-il pas d’envoyer un message au représentant pour se désigner à travers la caméra ?

Dans une discussion normale, même si un intrus se manifestait, la possibilité qu’il mente laissait planer un doute. Mais comme l’a dit Sanada, l’intrus était un cas particulier ici au vu du système de désignation qu’avait les représentants. Cela aurait été une autre histoire s’il y avait un vrai intrus pouvant saboter son propre camp mais ce n’était pas à une chose considérer.

M. Mashima — C’est une bonne question mais c’est impossible. Les participants recevront une explication différente de la vôtre.

Sanada — Une explication différente… ?

M. Mashima — Oui. Les conditions de victoire et les règles énoncées ici pour les représentants ne sont que partiellement transmises aux participants. Du point de vue du représentant, trouver les « élèves d’honneur » est la clé de la victoire, mais les participants sont simplement amenés à débattre, usant de leur rôle.

En soi, le contenu de la discussion n’avait aucun sens. Si les participants savaient que l’objectif des représentants était de trouver les « élèves d’honneur », il suffisait à l’un d’eux de transmettre grosso modo l’identité de son vis-à-vis à son représentant par des gestes ou des mots. L’école avait dissimulé les véritables règles pour résoudre cette faille. En conséquence, représentants et participants avait chacun son système de règles.

Bien sûr, parmi les participants, il y a ceux qui allaient trouver tout ça suspect. Certains pouvaient même déduire ce que les représentants faisaient et leur manière de combattre. Cependant, sans connaître des détails cruciaux, comme le système de désignation, le nombre de points de vie et les caractéristiques des rôles, il était impossible de prendre des mesures inconsidérées. Il était également concevable que le fait de révéler ouvertement son identité puisse entraîner des inconvénients.

Il en allait de même pour les risques et les gains encourus par les « intrus » qui devaient lutter pour ne pas être repérés afin de gagner 50 points de classe. Mais lors d’un interrogatoire avec le représentant, l’aveu est obligatoire pour ne pas être expulsé. Ainsi de nombreuses capacités étaient requises pour cet examen spécial. Connaître non seulement ses camarades, mais aussi les l’adversaire était un élément essentiel. Par conséquent, la difficulté allait grandement en fonction du degré de compréhension des comportements et des gestes quotidiens de chaque élève.

Naturellement, plus la perspicacité et les capacités d’observation sont élevées, mieux c’est. De plus, puisque les représentants pouvaient maintenant se lancer dans l’interrogatoire, il était bon de penser que la force mentale pour ne pas se laisser abuser par de mauvaises pistes était également requise. En revanche, comme l’avait mentionné Chabashira-sensei, les capacités physiques n’étaient pas nécessaires, et les capacités académiques requises s’avéraient minimes.

Il semblerait que le choix de Ryuuen de ne pas faire de Hiyori une représentante n’était peut-être pas une si mauvaise décision. Dans la classe C, où il y avait peu de personnes capables de faciliter les discussions, elle était un atout précieux.

À ce stade, il était impossible de tout prédire, mais il semblerait que Ryuuen avait gagné le jackpot étant donné que les compétences académiques n’entraient pas en jeu et que Hiyori était sur le terrain.

1

Les douze représentants que nous étions, avancions en direction d’une salle de classe faisant office de salle d’attente pour patienter en attendant l’heure fatidique. Naturellement, la conversation s’orienta sur l’examen spécial. Horikita et Yôsuke discutaient des règles applicables aux participants.

Horikita — Nous ne serons pas directement impliqués avec eux jusqu’à ce que l’examen soit terminé, mais leur charge est plus grande que prévu. Les participants se sont vus confier des rôles importants.

Hirata — C’est vrai. En fait, sans la coopération des participants, nous, les représentants, ne pourrions pas gagner.

Si les participants discutaient sans réfléchir en se laissant facilement mener par la classe adverse, il était possible que leurs rôles soient devinés par le représentant du camp opposé, ce qui impliquerait des pertes de points de vie. Il était concevable qu’il y ait un cas où la discussion allait être négligée, de sorte que nous ne serions pas en mesure d’obtenir les informations nécessaires sur les participants. Dans ce cas, on ferait face à de l’inaction et aucun point de vie ne serait réduit. Ou bien, en l’absence d’indices, il faudrait s’en remettre à des désignations au hasard. Si l’on exclut les classes qui ne sont pas très confiantes, il s’agit là d’une option très peu viable.

Horikita — Cependant, je m’inquiète de savoir ce qu’Ike-kun et les autres pourront comprendre.

Elle semblait s’inquiéter de savoir s’ils pouvaient remplir leur rôle de participants ou non. Elle aurait voulu leur expliquer les choses directement et en détail mais ce n’était bien sûr, pas possible.

Hirata — Je mentirais si je disais que je ne suis pas inquiet, mais ce devrait être la même chose pour les autres classes.

Yôsuke, marchant derrière, marmonna cela tout en regardant les neuf personnes devant lui.

Moi — C’est exact. Les conditions sont les mêmes pour tout le monde. Ces discussions seront une première pour nous tous.

Horikita — Cela commencera certes de manière brouillonne comme il s’agit d’un affrontement à sept contre sept, mais si on regarde les choses de plus près, les personnes ayant les mêmes rôles peuvent collaborer et les options ne manquent pas. Lors du dernier examen, ces alliances avaient pu surprendre et changer la donne.

Même si on leur demandait de faire équipe, cela n’allait pas être aussi simple.

Hirata — Honnêtement, je ne préfère pas imaginer la chose.

Yôsuke n’arrivait pas à considérer cette possibilité ici. Alors qu’ils poursuivaient leur conversation, nous arrivâmes bientôt à destination. La salle d’attente dans laquelle nous entrâmes avaient deux écrans contrairement à la salle de classe précédente. Il y avait également douze chaises vides.

M. Mashima — Les représentants en stand-by ici peuvent vérifier le statut de l’examen en temps réel sur cet écran. Cependant, ils ne peuvent voir que la jauge des points de vie des représentants et les résultats des discussions. Comme je l’ai expliqué précédemment, il n’est pas possible de visionner ou d’écouter les discussions.

Un exemple de texte apparut sur le côté gauche des deux écrans.

Résultats

1ère B [Nom du garde] 〇 Points de vie restants :  0

1ère D [Nom du pilier] 〇 Points de vie restants :  4

1ère B [Nom du pilier] 〇 est appelé à se présenter

Temps de pause restant : 10 : 00

M. Mashima — Lorsqu’une décision est prise entre les représentants, elle est affichée sur cet écran. À la place des noms des représentants, vous trouverez également le nom des participants. L’autre écran n’affichera que les résultats entre la classe A et la classe C.

Il n’y avait pas grand-chose à tirer de cet autre écran car nous ne pouvions avoir aucune info de concluante pour nous inspirer une stratégie.

M. Mashima — De plus, il vous est interdit de quitter cet étage jusqu’à la fin de l’examen. Vous pouvez aller librement aux toilettes en attendant, mais si vous dépassez le temps alloué pour vous déplacer pendant les épreuves, une sanction distincte vous sera infligée. Soyez prudents.

Il s’agissait d’une mesure visant à isoler les représentants et les participants. La confiscation des téléphones portables, les détecteurs de métaux et l’interdiction de se déplacer dans les étages visaient à ne laisser aucune information filtrer. Même si on essayait de trouver un moyen de communiquer, il était presque certain que nous allions être surveillés de près. Il valait mieux ne pas se risquer à faire des actions qui n’en valaient pas la peine.

M. Mashima — J’aimerais que les trois représentants de chaque classe discutent et sélectionnent ses cinq groupes. Vous avez une heure.

Je me dirigeai vers Horikita avec Yôsuke sous les instructions de Mashima-sensei. Au même moment, le camp Ichinose forma un petit cercle de trois personnes. Cependant, du côté de Sakayanagi et Ryuuen, bien que les trios s’étaient rapprochés, ne montraient aucun signe de discussion.

Horikita — Ces deux-là vont donc faire les troupes tout seul.

Marmonna-t-elle, sans grande surprise.

Hirata — Ils n’ont sans doute jamais eu l’intention d’écouter l’avis de leurs camarades depuis le début.

Yôsuke était quelque peu décontenancé mais il gardait le sourire, acquiesça.

Horikita — Je prends tous vos conseils alors n’hésitez pas.

Elle ne savait toujours pas comment répartir ses camarades de classe.

Moi — Je pense que nous devrions créer un groupe composé uniquement de bons éléments. Même si un groupe ne peut pas participer deux fois de suite, cela pourrait être un atout.

« Bons éléments » ici faisait référence à ceux capables de réfléchir rapidement, de comprendre la situation et de bien communiquer.

De préférence, ceux qui n’attireraient pas l’attention de façon négative.

Hirata — Kushida-san était peut-être plus apte que moi.

Moi — On n’y peut rien, la décision a été prise uniquement sur la base des informations communiquées au préalable.

C’était la même chose pour toutes les classes pour le coup.

Horikita — Nous devrions considérer Kushida comme un bon élément.

Hirata — Oui, je pense que Kushida-san sera certainement capable de fournir des résultats même à l’échelle individuelle.

Yôsuke fit un signe de tête en direction de Horikita.

Horikita — Nous avons fait beaucoup de sacrifices pour la garder. Il faudra qu’elle soit performante.

Dans cette optique, nous avons commencé à créer un groupe spécifique d’élèves fiables sur la tablette. De temps en temps, elle nous demandait conseil, et Yôsuke se creusait également la tête pour y répondre. Je m’abstenais le plus souvent de parler volontairement, continuant surtout à observer. Il fallait laisser Horikita en tant que pilier, former les groupes qu’elle jugeait les plus pertinents afin qu’elle s’habitue à décider seule.

Hirata — Au fait, maintenant que tu connais les règles, que penses-tu de cet examen spécial, Horikita-san ?

Yôsuke devait avoir sa propre réflexion et comme s’il cherchait à avoir une validation, il posa une telle question à Horikita.

Horikita — Je me doutais déjà que les capacités académiques ou physiques n’allaient pas forcément être impactant pour l’examen, mais il est vrai que le contenu fut surprenant. Il faut voir ici ce qui ferait la différence entre la victoire et la défaite. Certes, créons un groupe idéal mais sur quels critères doit-on se baser pour ça ?  C’est assez vague.

Hirata — Oui, je ressens aussi un fort sentiment d’incertitude. Même si nous regroupons des bons éléments comme Kushida-san au sein d’un même groupe, est-ce que c’est vraiment ça qui mènera notre classe à la victoire ?

Le décor était planté pour que les représentants se battent à distance pendant que quatorze participants avec sept personnes de chaque classe étaient rassemblés dans une salle. De plus, ces derniers n’étaient pas pleinement informés des conditions de victoire des représentants, de sorte à ce qu’ils ne se focalisent que dans les discussions. Les représentants ne pouvaient donc attendre aucune aide de leur part. Autrement dit, le fait que les élèves du groupe soient bons ou non pouvait être considéré comme une question mineure. L’important était de savoir quel représentant pouvait rapidement identifier les rôles tels que celui « d’élève d’honneur » dans ces discussions.

Hirata — Au moins, on sait que le représentant doit être perspicace. Il doit pouvoir discerner les autres.

Horikita — …Je suppose que oui. Mais encore une fois, peut-être que nos adversaires sont plus gênants que nous ne le pensions.

Dit-elle en jetant un coup d’œil furtif à Ichinose. Heureusement, ils étaient déjà en train de discuter sérieusement de la formation des groupes et ne regardaient pas dans notre direction.

Moi — Malheureusement, elle comprend peut-être mieux notre classe que toi et moi, Horikita…

Horikita — Oui…

J’avais trouvé cet examen spécial très intéressant. Un point que je voulais particulièrement souligner était la façon dont plusieurs moyens possibles de victoire avaient été préparés pour les représentants. Dans la plupart des cas, lors de la phase d’annonce d’un contenu d’examen, on a déjà une idée du vainqueur mais avec une méthode particulière, Horikita, Ichinose, Sakayanagi, et Ryuuen avaient tous une chance de remporter l’examen. Sous la direction de Horikita et avec l’aide de Yôsuke, les groupes furent formés. Tout en observant les deux, il y avait une chose que je devais confirmer après avoir bien relu les règles. Cela me semblait nécessaire.

Moi — Cela n’a rien à voir avec la formation des groupes mais pouvez-vous me donner le droit de désigner « l’intrus » ?

En disant cela, les doigts de Horikita s’arrêtèrent sur la tablette.

Horikita — Ce n’est pas très raisonnable. C’est toi qui m’as imposé ces conditions. Je pensais qu’il s’agissait d’un atout indispensable pour me permettre de prendre le dessus en tant que pilier ?

En effet, elle était prête à faire tomber le général adverse en tant que pilier. Elle voulait exercer le droit de choisir elle-même « l’intrus », car cela pouvait constituer une arme puissante. C’est pourquoi j’en ai parlé à ce moment-là.

Moi — Tu n’es donc pas satisfaite. Tu peux me donner, oui ou non ?

Horikita — Cela dépend de la situation. D’abord et avant tout, est-ce quelque chose dont tu as vraiment besoin ?

Pouvait-on gagner sans l’utiliser ? C’était aussi une façon de le confirmer.

Moi — Au vu des règles, Ichinose est une ennemie redoutable. Ce serait idéal que tu gagnes toi-même mais si tu perds ce droit de désignation, cela deviendra risqué ensuite. Mieux vaut garder ça en cas d’urgence.

Horikita — Je veux bien mais dans ce cas, allège tes conditions.

Sans ce droit de désignation, Horikita allait être encore plus handicapée.

Moi — Alors, faisons ça. Si je perds après avoir reçu ce droit, je coopérerai pleinement avec notre classe jusqu’à l’obtention du diplôme, prenant tous les rôles que tu estimeras nécessaire. Qu’en penses-tu ?

Horikita — Tu te rétractes donc ces petits six mois ?

Moi — C’est exact.

Horikita — Il n’est pas fréquent que tu fasses preuve d’une telle coopération. Ce droit te rend bien confiant. C’est d’accord.

J’avais d’abord proposé une coopération de six mois ce qui est venu à point nommé pour obtenir de droit de désignation de « l’intrus ».

Horikita — Si je peux obtenir une telle coopération, je peux peut-être me permettre de perdre. Peut-être devrais-je me retenir cette fois-ci ?

Après avoir dit cela, elle afficha un sourire légèrement malicieux. Bien sûr, Horikita n’allait jamais se retenir. Le temps imparti pour la formation des groupes était d’une heure, mais il n’y eut aucun souci à noter pour ça.

Nous avions tous terminé en environ 40min avant de rendre les tablettes à Mashima-sensei. Il ne restait plus qu’à s’asseoir sur une chaise disponible et attendre le signal. Même si toutes les règles avaient été dévoilées, j’avais toujours mes idées en tête pour mon objectif, je décidai de jeter un coup d’œil vers Ryuuen. Nos yeux se croisèrent peu après, et je lui fis savoir que je voulais le rencontrer dans le couloir. Ryuuen comprit et quitta la salle devant moi.

Moi — Je vais aux toilettes. J’en ai pour un petit moment.

Je m’excusai auprès de Horikita et de Yôsuke et me dirigeai vers le couloir. Alors que je m’y engageais, une autre personne me suivit.

 — Ayanokôji-kun.

Avec un volume qui ne perturberait pas l’atmosphère calme du couloir, Hoshinomiya-sensei s’approcha.

Mlle. Hoshinomiya — Tu vas aux toilettes ? Puis-je avoir un moment ?

Je m’arrêtai et me retourna.  Hoshinomiya-sensei avait encore réduit la distance, d’assez près pour que l’on puisse se toucher sans tendre le bras.

Mlle. Hoshinomiya — Je suis surprise je dois dire. Je ne m’attendais pas à ce que tu sois un représentant.

Moi — C’est si surprenant ? C’était pareil l’an dernier.

Avec cette comparaison appropriée, elle renifla légèrement.

Mlle. Hoshinomiya — Ma classe est au bord du gouffre. C’est la classe D après tout. Avec toi, nos chances vont encore diminuer. Tu comprends ?

Elle exprima ses pensées de manière brute. En tant que professeur, elle avait franchi une limite qu’elle n’aurait pas dû. Je décidai d’ignorer la chose.

Moi — Je ne considère pas votre classe comme un adversaire facile. Ichinose est redoutable. Vu les règles, on joue sur son terrain.

Mlle. Hoshinomiya — Peu importe, il n’y a que le résultat qui compte.

S’accrocher à des incertitudes était en effet inutile.

Moi — C’est peut-être vrai. Tout ce que nous pouvons faire, c’est lutter les uns contre les aut…

Mlle. Hoshinomiya — Donne-moi la victoire. Retiens-toi discrètement.

Elle m’interrompit. Kanzaki avait dit la même chose mais plus directement.

Moi — Compliqué. En tant que général, je ne peux pas me retenir.

Mlle. Hoshinomiya — Et si je te donne quelque chose en échange ?

Moi — Une contrepartie qui équivaut à renoncer à la victoire n’est pas quelque chose que vous pouvez facilement offrir, n’est-ce pas ? De plus, en tant que professeur, vous enfreignez le règlement là, non ?

Tout en faisant attention aux alentours, elle s’approcha encore plus près.

Mlle. Hoshinomiya — Sae-chan est la personne contre laquelle je me refuse de perdre. Pour cela, je suis prête à faire n’importe quoi.

Moi — Je vois. Vous vous fichez de votre statut de professeur.

Mlle. Hoshinomiya — Exactement.

Moi — Alors, qu’est-ce que vous êtes prête à offrir ?

Mlle. Hoshinomiya — Tout ce que je peux. Par exemple, obtenir des informations sur les examens spéciaux organisés en terminale.

Je savais qu’elle allait sortir de son rôle de professeur, mais c’était plus que ce que j’imaginais. Même si elle ne s’était pas demandé si je l’enregistrais ou non, elle n’aurait pas dit ça en plaisantant.

Moi — Pourquoi ne pas le faire pour votre classe ?

Mlle. Hoshinomiya — Ces enfants ne peuvent pas être corrompus. Même avec une telle proposition, ils ne seraient pas capables d’en faire bon usage. Au contraire, ils essaieront de me couvrir.

Même si Ichinose aspirait à la victoire, elle restait toujours réglo. Elle stopperait Hoshinomiya-sensei pour éviter que les choses ne s’ébruitent.

Mlle. Hoshinomiya — je sais que tu es différent et que tu pourrais utiliser ces informations à bon escient.

Moi — Je vous remercie mais le risque est trop grand. Je dois refuser.

Elle ne s’attendait sûrement pas à ce que j’accepte un deal aussi dangereux.

Mlle. Hoshinomiya — Alors que veux-tu Ayanokôji-kun ? Propose.

Moi — Je n’ai rien de particulier en tête, alors dites-moi.

Mlle. Hoshinomiya — Ugh… alors il y a autre chose. Oui, quelque chose que seule moi peut faire… disons-le comme ça.

En disant cela, elle tendit la main droite et toucha doucement mon oreille.

Moi — Vous allez me nettoyer les oreilles ?

Mlle. Hoshinomiya — Arrête de plaisanter. Tu as bien compris.

Elle était prête à tout. Peu importe ce qu’elle offrait, faire équipe avec elle ici était un risque inutile. Mais refuser les avances osées d’un professeur obsédé par la victoire, était plus facile à dire qu’à faire. Sa détermination était sincère. Les mots prononcés ne pouvant être retirés[2], je devais tout prendre en compte au cas où elle retournait mes dires contre moi.

Mlle. Hoshinomiya — Tu me regardes avec des yeux si désagréables, Ayanokôji-kun. C’est comme si tu lisais dans mon esprit.

Moi — Tout ce que vous avez à faire, c’est de croire en votre classe.

Mlle. Hoshinomiya — Tu ne veux donc pas me laisser gagner ?

J’ai fis face à Hoshinomiya-sensei directement tout en reculant d’un pas.

Moi — Bien sûr que non. Horikita et Ichinose sont adversaires.

Mlle. Hoshinomiya — En fait, je ne compte pas rester les bras croisés. Tu veux quand même laisser passer ta chance ?

Moi — Intéressant. J’ai hâte de voir ça. Si vous voulez bien m’excuser.

Sur ce, je lui tournai le dos, commençant à marcher en direction des toilettes. Hoshinomiya-sensei ne m’interpela pas, et il n’y eut aucun signe de poursuite de sa part.


[1] Il avait fait la même chose à Horikita au tout début de Y1 dans une réunion où se jouait l’expulsion de Sudou.

[2] Il s’agit de la traduction littérale d’un dicton : 吐いた唾は飲めぬ avec la signification « les mots une fois prononcés ne peuvent pas être retirés »).

—————————————————
<= Précédent // Suivant =>
———————————————